Siemens veut s'implanter davantage dans le marché des services des hydrocarbures grâce à sa filiale Siemens Power Generation Industrial Application (PGI). Le groupe allemand, qui sait que GE (General Electric) est leader en Algérie dans le domaine des turbines et compresseurs, a décidé de s'investir encore plus pour augmenter sa part de marché, selon le directeur de Siemens Algérie, Peter Donnerbauer. Dans la stratégie de Siemens, l'Algérie est considérée comme un pays clé de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord, selon le responsable de Siemens. Le groupe allemand a convié, hier à l'hôtel Hilton, les utilisateurs du secteur de l'énergie, Sonatrach, Sonelgaz et leurs filiales pour leur présenter les produits et services de Siemens PGI. Pour la circonstance, Siemens a fait déplacer le PDG de PGI, le Dr Frank Stieler. Siemens est devenu actif dans ce domaine depuis l'acquisition d'une entreprise américaine (Westinghouse) et d'une division de ALSTOM (activités turbines industrielles). Depuis l'acquisition de Westinghouse aux Etats-Unis, Siemens est devenu l'un des principaux constructeurs de centrales thermiques dans le monde, selon son directeur Algérie. Même s'ils savent que GE a plusieurs longueurs d'avance, les responsables de Siemens ne désespèrent pas de gagner des parts de marché vu l'importance des projets qui vont être lancés. Des chantiers comme les gazoducs Medgaz ou le Galsi, les projets de GNL de Gassi Touil, de Skikda et les centrales électriques. Siemens a déjà remporté le projet de la centrale de Berrouaghia (500 MW) en décembre 2004 et elle est en compétition pour le projet de la centrale de Hadjret Enouss (1200 MW). L'ouverture des plis pour ce dernier projet doit avoir lieu le 17 décembre 2005 et l'investissement attendu est supérieur à 500 millions de dollars. Le partenaire doit prendre une participation de 25% au moins pour prétendre remporter le projet. Siemens compte aussi soumissionner en consortium pour le projet de centrale hybride gaz solaire de Hassi Rmel (150 MW ) dont l'ouverture des plis techniques est prévue en janvier 2006. Le coût de l'investissement prévu devrait être de l'ordre de 160 millions de dollars. Le volume d'affaires du groupe Siemens en Algérie a été d'environ 180 millions d'euros en 2004. Il doit augmenter en 2005. M. Donnerbauer, qui est également président de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-allemande, a considéré que le dernier forum des hommes d'affaires a donné de bons résultats en citant l'exemple de l'accord signé entre une entreprise privée algérienne de production de plâtre et une entreprise allemande portant sur un projet de 26 millions de dollars. Lors de cette journée, l'ambassadeur d'Allemagne, Johannes Westerhoff German, a indiqué : « Nous avons plus que bon espoir » de voir la coopération algéro-allemande se développer encore. Selon l'ambassadeur, « le nombre des entreprises allemandes implantées en Algérie est passé d'une vingtaine, il y a 3 ans à peine, à plus de 100 cette année. Le montant des investissements allemands en Algérie a atteint 300 millions d'euros, mais devrait connaître une augmentation substantielle avec la concrétisation de projets de partenariat en cours de négociations ». « Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de promotion et de protection des investissements algéro-allemand signé en 2002, le gouvernement fédéral est en mesure d'accorder des garanties de placements des capitaux pour des investissements en Algérie », a indiqué l'ambassadeur d'Allemagne, en précisant : « Parallèlement à deux garanties accordées avec une couverture financière de 22,2 millions d'euros, 14 demandes sont actuellement en attente de vérification et d'approbation pour un montant de 581 millions d'euros. » L'Allemagne est le troisième fournisseur de l'Algérie et sur le plan énergétique, l'Algérie est devenue pour l'Allemagne le plus important fournisseur de gaz non européen ainsi que le sixième fournisseur de pétrole brut, a indiqué l'ambassadeur.