Une nouvelle feuille de route pour enclencher le changement du système en Algérie. Après plusieurs actions menées sur le terrain, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) vient d'expliciter sa conception du changement. Elle détaille dans une plate-forme rendue publique, hier, les différentes étapes à suivre pour mettre fin «à l'autocratie installée depuis 1962 dans le pays». Ce document de trois feuillets est articulé autour de deux points essentiels : aller vers une conférence nationale et désigner un conseil national de transition démocratique. «La CNCD propose d'aller vers une conférence nationale qui aura pour mission de désigner un conseil national de transition démocratique (CNTD). Celui-ci sera composé de personnalités résolument engagées pour le changement démocratique. La durée de son mandat ne saurait excéder 12 mois. Ses membres ne pourront postuler à aucune candidature ou responsabilité après la phase de transition», explique la coordination dans son document. Ce conseil, lit-on dans ce texte, aura pour mission de dissoudre toutes les institutions élues, nommer un gouvernement de transition pour gérer les affaires courantes et engager le pays dans une refondation nationale dont la clé de voûte sera la rédaction d'une Constitution qui sera proposée au peuple algérien par voie référendaire. «Les priorités pour la reconstruction des autres institutions élues seront définies lors de la conférence tenues sous l'égide du CNTD. Ces institutions seront issues d'élections balisées par un dispositif politique et juridique qui s'imposera à toutes les candidatures. La préparation et la mise en œuvre devront se faire en toute transparence et sous une observation internationale obéissant aux règles qui ont présidé à tous les scrutins ayant suivi la fin des systèmes autocratiques», ajoute-t-on dans cette plate-forme. Invitant toutes les forces demandant le changement du système à adhérer à cette démarche, les animateurs de la CNCD comptent sur la mobilisation populaire pour permettre la mise en œuvre de cette plate-forme. «Le rapport de force définira le calendrier de la mise en application de ce projet. Il faut que tout le monde bouge pour réaliser cet objectif», estime Moulay Chentouf, représentant du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD). «Toutes les forces qui militent pour une Algérie démocratique et sociale sont invitées à participer à cette initiative», précise, pour sa part, Tahar Besbes, député du RCD. Dans ce sens, Mme Fadhila Chitour affirme que la coordination vise à rassembler toutes les forces du pays. «Alors, il faut s'ouvrir», déclare-t-elle. Dans le cadre de cette transition, l'institution militaire et les services de sécurité, lit-on aussi dans ce document, seront mis sous l'autorité du CNTD. Ce dernier devra également installer une commission indépendante qui proposera les modalités de restitution du sigle «FLN» à la mémoire collective. «Le FLN n'a jamais été un parti pendant la guerre de Libération nationale. Il était un Front de libération où tous les Algériens se reconnaissaient», lance Madjid Aït Mohamed, représentant du Congrès mondial amzigh (CMA). Afin d'expliquer le contenu de cette initiative à la population, la CNCD, précisent ses représentants, ne négligera aucune action. Outre le maintien des marches, la coordination compte animer une série de rassemblements, dont un «grand» meeting à Alger au début du mois d'avril prochain.