La douleur neuropathique doit être sérieusement prise en charge, ont recommandé les spécialistes, jeudi dernier à Alger, lors d'une rencontre consacrée à ce thème. Plus de 300 médecins ont pris part à cette manifestation, dont des rhumatologues, orthopédistes, diabétologues, endocrinologues, neurologues et enfin des médecins généralistes venus des différentes régions du pays. Les intervenants ont mis l'accent sur l'importance de l'identification des patients souffrant de douleurs neuropathiques afin d'envisager une prise en charge thérapeutique. Pour ce faire, des recommandations maghrébines ont été déjà élaborées et ont été présentées par le Pr Griène, président de la Société algérienne de la prise en charge de la douleur. Certaines recommandations, comme celles relatives aux traitements, ne peuvent pas être respectées et mises en application en raison de l'absence de certaines molécules sur le marché algérien a-t-il expliqué. La douleur neuropathique, qui doit être aujourd'hui identifiée selon les spécialistes, nécessite un traitement spécifique dans l'activité médicale des praticiens comme toute autre maladie. Pour le Pr Didier Bouhassira, neurologue et directeur de recherche à l'INSERM, la prise en charge de la douleur neuropathique doit être adaptée aux patients et elle doit être la plus précoce possible. Pour lui, «il est d'abord important d'écouter le patient et de compléter le diagnostic et commencer le traitement par une monothérapie, sans oublier de prendre en compte les aspects psychologiques, à savoir l'anxiété et la dépression. En cas d'échec, la prise en charge devient ainsi multidisciplinaire», a-t-il recommandé. D'après les spécialistes, les origines de ces douleurs neuropathiques sont, entre autres : la sclérose en plaques, la chirurgie orthopédique, l'amputation, etc. Cette douleur neuropathique, qui présente un sérieux problème de santé publique, mérite l'attention de tous les spécialistes et des pouvoirs publics. Pour le Pr Amnouche, du centre de rééducation d'Azur Plage, la douleur rachidienne figure parmi ces douleurs neuropathiques qu'il faut sérieusement prendre en charge pour atténuer les souffrances des patients. Il appelle à la création d'un centre national du rachis et pour la prise en charge de la douleur paraplégique sous-lésionnelle qui n'est pas traitée, comme il plaide pour le renforcement de la formation des jeunes spécialistes, d'autant que des compétences existent, notamment pour la prise en charge de la scoliose et les paraplégies. La rencontre organisée par le laboratoire Pfizer a pour objectif, selon son chargé de la communication, Mestouri Zineddine, est de sensibiliser les médecins généralistes et spécialistes sur la prise en charge de la douleur neuropathique. Cette rencontre s'inscrit, a-t-il souligné, dans le cadre des journées de formation continue régulièrement organisées pour la douleur chronique et aiguë et pour la douleur neuropathique, dont le premier Pain and Inflammation Academy qui a regroupé des médecins de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie.