La grève des travailleurs communaux enregistre un taux de suivi national de 65 à 70%, selon Ali Yahia, porte-parole du Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au SNAPAP. Selon lui, la situation est totalement paralysée dans les wilayas de Bejaia, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Sétif et à moitié à Oran et Sidi Bel-Abbès. En tout, 17 wilayas du pays ont répondu à l'appel du CNSC. Pour le représentant syndical, Alger demeure en marge du mouvement de grève, en raison, d'après lui, des pressions et des intimidations diverses que subissent les travailleurs de crainte des représailles de l'administration. Ce qui porte atteinte, à ses yeux, aux libertés syndicales et au droit de grève. «Et ce, malgré la légitimité de nos revendications», ajoute-t-il. Sur le terrain, aucun signe de contestation et de protestation n'a été décelé durant ce premier jour à Alger. Au siège de l'APC de Kouba, les va-et-vient étaient incessants et les citoyens de la commune ont pu retirer leurs documents administratifs de façon tout à fait normale. Tous les guichets étaient opérationnels et personne ne semblait s'inquiéter d'une quelconque agitation. A l'entrée de cette APC, un agent explique : «Nous ne sommes pas concernés par cette grève, ici nous n'avons pas de syndicat, donc il n'y a pas moyen de suivre le mouvement même si nous sommes convaincus de la légitimité des revendications exprimées». Constat similaire au niveau de l'APC d'Alger-centre qui était, dans la matinée d'hier, prise d'assaut, et où le service de l'état civil, nouvellement mis en place dans les locaux de Promy (ex-galerie), a été assuré, comme à l'accoutumée. Interrogé, l'un des travailleurs précisera : «Nous sommes affiliés à l'UGTA, donc, cette grève ne nous concerne pas». M. Ali Yahia estime, toutefois, que les 2ème et 3ème jours seront plus importants en terme de mobilisation des troupes dans d'autres wilayas qui vont entrer en jeu. En attendant, il croit dur comme fer aux principales revendications relatives notamment au statut particulier et au régime indemnitaire. Cela, selon lui, ne peut suffire d'une simple déclaration d'intention du ministre de l'Intérieur qui a approuvé, samedi, la prise en charge de leurs doléances notamment le statut particulier pour la fin juin. Le syndicaliste ajoutera «en renouant avec le mouvement de protestation reconductible, les travailleurs ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur combat pour l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et de riposter aux menaces de l'administration centrale». Autres revendications des travailleurs des APC “la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne qui permettra aux travailleurs de faire face à la cherté de la vie, la promulgation du régime indemnitaire, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, le maintien de la retraite sans condition d'âge, l'intégration des contractuels et le respect des libertés syndicales et le droit de grève.