Le Conseil national du secteur des collectivités locales (Cnsc) a dénoncé la pression et les menaces des pouvoirs publics. Près d'un demi-million de travailleurs, représentant quelque 1541 communes au niveau national, ont exprimé hier leur ras-le-bol, quant à la dégradation de leur situation socioprofessionnelle. Pour le premier jour de grève qui continue jusqu'au 28 du mois en cours, plusieurs APC ont été paralysées. Suite à l'appel du Cnsc, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), les travailleurs ont affiché leur satisfecit quant au taux de grève. Contacté par nos soins, Ali Yahia, porte- parole du Cnsc, a affirmé que «la grève a été suivie massivement. Plus de 65% des travailleurs ont répondu favorablement à notre appel». Et d'enchaîner: «Nous attendons un taux de suivi plus élevé pour les deuxième et troisième jours de grève.» Notre interlocuteur nous a déclaré que la willaya de Béjaïa arrive en pole position avec un taux de 100%, suivie de Tizi Ouzou et Tlemcen avec 70%, quant à Sétif, Annaba, Chlef et Guelma, le taux est respectivement de 60, 50 et 30%. L'Expression qui s'est déplacé à l'APC de Kouba n'a mentionné aucun mouvement en relation avec la grève. A ce sujet, Ali Yahia nous a précisé que «la wilaya d'Alger a enregistré un faible taux de suivi de la grève, estimé à 15%» et de dénoncer: «L'administration a fait pression sur les travailleurs et les a menacés de licenciement en cas de grève.» Il nous citera à ce sujet quelques communes, à l'exemple de Baba Hassen, Hussein Dey, Birtouta et Kouba. Selon lui, les pressions ont commencé la veille de la grève, soit dimanche dernier. S'agissant des désagréments que cette grève de trois jours pourrait créer pour le quotidien du citoyen, le porte-parole du Cnsc se félicite du fait qu'aucun incident n'est survenu hier. En effet, un service minimum a été mis en place par les travailleurs des collectivités locales. «Les transcriptions d'actes de décès, le ramassage des ordures des centres hospitaliers et sanitaires ainsi que la distribution d'eau potable seront assurés», dira Ali Yahia. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ignore toujours les revendications des communaux. Ces derniers demandent l'élaboration d'un statut particulier, le droit de se constituer en syndicat, la promulgation du régime indemnitaire ainsi que l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, relative aux relations de travail, qui empêche toute augmentation du Snmg. Le maintien de la retraite sans condition d'âge est également une des revendications. Notons qu' aucune décision n'a été prise à l'issue de ce premier jour de grève. «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout, après, nous déciderons des suites à donner à notre action», nous a déclaré Ali Yahia. Il est utile de préciser que cette grève se poursuivra aujourd'hui et demain.