Hier soir, les Verts se sont imposés dans la douleur dans un match qu'ils n'avaient pas le droit de ne pas gagner, sous peine de faire leurs adieux à la phase finale de la CAN Orange 2012, qui aura lieu en janvier 2012. Cette victoire n'est pas non plus synonyme de qualification dans la mesure où il reste beaucoup à faire avant d'aspirer à une nouvelle participation à la CAN. Nonobstant le succès et les 3 points qui vont avec, il faut avouer que la sélection nous a laissé, une fois de plus, sur notre faim. C'est une (mauvaise) habitude. Certes, l'équipe était handicapée par de nombreuses absences, mais cela ne saurait être une raison ou une explication passe-partout pour justifier la modeste prestation à laquelle les supporters algériens ont eu droit une nouvelle fois. A la décharge des coéquipiers du capitaine Antar Yahia, il y a lieu de rappeler que l'Algérie était dos au mur et le restera jusqu'à la fin du parcours qu'on lui souhaite des plus heureux. La faute aux deux jokers brûlés contre la Tanzanie (1-1) et la Centrafrique (0-2), au cours desquels les joueurs algériens ont laissé filer 5 des 6 points en jeu. Les Marocains ont fait un peu mieux, puisqu'avant le rendez-vous de Annaba, ils comptaient 4 points. Le compteur est resté bloqué à ce capital après la défaite. Le résultat de la veille a pratiquement relancé la course dans ce groupe. Les quatre sélections ont récolté 4 points à l'issue de la phase aller. C'est un autre championnat qui débutera en juin prochain avec l'affiche Maroc-Algérie. Cette fois, la pression sera sur les Lions de l'Atlas qui n'auront pas droit à la moindre contre-performance. D'ici là, Abdelhak Benchikha aura, peut-être, récupéré Bougherra, Ziani, Matmour, Kadir, Meghni, Alliche, des joueurs qui ont grandement contribué au magnifique parcours des Algériens en 2010. Il faut espérer que les Verts se sortiront rapidement de ce cycle de match gagné à la hussarde après une grande débauche d'énergie et d'engagement physique et non grâce à une prestation de qualité. Cette sélection regorge de talents individuels qu'elle a, malheureusement, du mal à matérialiser sur la pelouse. Un par un, les joueurs algériens n'ont rien à envier aux autres footballeurs du continent qui, comme eux du reste, se produisent chaque semaines sur les pelouses du vieux continent au grand bonheur de leur club employeur. Au plan collectif, l'équipe d'Algérie laisse beaucoup à désirer. Ce constat revient comme une litanie après chaque match. Un jour, il faudra bien regarder la réalité en face et cracher cette amère vérité. Une victoire, quelle que soit son importance, ne doit pas nous faire oublier l'essentiel, à savoir allier le résultat à la manière. Pour ce faire, les Verts doivent impérativement dépasser le stade et circonstances d'urgence dans lesquels ils se mettent souvent seuls en ne balayant pas de modestes adversaires qu'ils croisent sur leur chemin. S'ils avaient battu la Tanzanie et la Centrafrique, comme la logique l'indiquait, ils ne seraient pas en ce moment en train de faire des calculs d'épiciers, se tenir le ventre en pensant aux conséquences qui découleraient d'un faux pas. Une sélection rassurée, forte de ses convictions et possibilités, jouerait bien au football et donnerait du plaisir à ses supporters. Ce n'est plus le cas depuis des mois. En football, la chance peut tourner le dos à une équipe sans avertir. Les Verts nous doivent une revanche. Pourquoi pas au match retour à Casablanca le 4 juin prochain ?