L'APC d'Alger-Centre a entrepris le recensement des squatteurs, dont beaucoup ont bénéficié de logements dans le cadre du social. Les terrasses et les caves de plusieurs immeubles du centre d'Alger sont squattées. «Des baraques encombrent toutes les terrasses de Bab El Oued, Sidi M'hamed ou même Alger-Centre. J'en vois partout. Même sur les immeubles du boulevard Khemisti. La place de la Grande-Poste n'y échappe pas. Des habitants squattent des belvédères, agrandis, qu'ils ont pris la peine de dissimuler sous une couche de chaux», constate un résidant de la rue Pasteur, à Alger-Centre. Slimane, qui affirme avoir occupé son logement à la fin des années 1940, s'étonne que des habitants puissent squatter les terrasses et les caves sans que les services de l'urbanisme ne se décident à les en déloger. Ce septuagénaire affirme que cette situation ne va pas sans dommages. «Les belvédères sont occupés, les caves aussi. Je compatis au malheur de certains occupants, mais la commune doit s'en occuper sinon, à terme, les immeubles se dégraderont et risquent de tomber comme des châteaux de cartes sous la charge», prédit Slimane, qui affirme avoir signalé le cas d'un voisin, sans réussir à faire réagir les services techniques de la commune. Plus indulgents, des locataires trouvent justifiée l'occupation illégale de ces parties communes. «La promiscuité contraint les habitants à squatter ces espaces. Les familles sont nos voisins de palier. Elles souffrent de l'exiguïté dans leur appartement, surtout après le mariage d'un fils ou la naissance de nouveaux enfants. Certains occupants s'arrangent avec leurs voisins pour occuper incognito ces espaces insalubres. Même les services de l'OPGI et de l'APC ferment l'œil», fait remarquer un habitant d'un immeuble de la rue Docteur Trolard, encombré par des constructions. L'APC d'Alger-Centre a entrepris le recensement des squatteurs, dont beaucoup ont bénéficié de logements dans le cadre du social. «Un programme de relogement a été lancé en 2002. L'APC a relogé les squatteurs et fermé à double tour les caves. Il est hors de question de construire actuellement sur les terrasses ou de forcer ces caves. Nous luttons vigoureusement contre ce phénomène. Nos services interviennent sur simple appel et verbalisent les contrevenants», relève M. Bettache, vice-président chargé du social. Selon cet élu, le travail pour éradiquer ce phénomène nécessite «de la pédagogie». «Les locataires doivent s'y impliquer. Nos équipes ont recensé au jour d'aujourd'hui 200 occupants de caves et de terrasses. Il n'y en aura pas plus. Dans le cas d'une opération de relogement, nous prendrons en charge uniquement les familles recensées», fait remarquer l'élu.