Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce le traitement réservé par les autorités aux mouvements de protestation. Il condamne en particulier l'agression, avant-hier, devant le siège de la présidence à El Mouradia, des enseignants contractuels venus revendiquer leurs droits. «Chez nous, la surdité et l'arrogance précèdent invariablement la répression. Dernières victimes, les contractuels qui demandent leur intégration dans le corps enseignant ont été durement réprimés à El Mouradia. Blessés, certains d'entre eux ont été dirigés sur l'hôpital. Le RCD condamne avec la plus extrême vigueur ces agressions et assure les contractuels de son entière solidarité dans leurs luttes légitimes», affirme le parti de Saïd Sadi dans un communiqué rendu public hier. Le RCD s'insurge ainsi contre l'attitude du pouvoir face à la détresse sociale des Algériens. Il critique dans la foulée les mesures qualifiées de «démagogiques» prises pour calmer la colère des jeunes chômeurs. «Au lieu de servir une vraie politique de développement nationale, le budget de l'Etat est dilapidé dans des projets aux coûts faramineux ou des opérations de distraction de la jeunesse aussi irresponsables que démagogiques. Entre le quotidien du peuple et le sommet de l'Etat, il n'y a ni administration ni recours. Trop d'injustices, trop de mensonges, trop de violences ont créé une crise de confiance que plus rien ne peut compenser», commente encore le RCD. Ce faisant, la formation politique de Saïd Sadi précise que cette crise de confiance risque d'engendrer une implosion du pays : «Assurés de s'être suffisamment équipés pour tout réprimer, forts des stratégies de division de la collectivité nationale qu'ils ont provoquée et sécurisés par l'étouffement politique de la société, les dirigeants se braquent et se referment sur leurs certitudes (...). Au regard des fractures politiques et sociales qui déchirent notre pays, la situation est malheureusement plus grave qu'en Tunisie et en Egypte.»