Ils n'ont qu'une seule et unique revendication: l'intégration sans condition. Les enseignants contractuels ont tenu, hier, pour la deuxième journée consécutive, un sit-in devant la présidence de la République, à El Mouradia. Les protestataires, qui ont passé la nuit d'avant-hier sur place, environ 300 personnes venues de plusieurs wilayas du pays, ont affronté dans la nuit de dimanche, les forces de l'ordre qui tentaient de les disperser. Sept enseignants contractuels ont été blessés lors de ces affrontements nocturnes. Les mêmes scènes de répression des contractuels se sont reproduites, hier. Les agents de l'ordre ont bousculé, tabassé, malmené et brutalisé les protestataires, faisant trois blessés. La tension est montée d'un cran lorsqu'un délégué des contractuels a annoncé que la tutelle «a jugé impossible de satisfaire leur revendication», qui est l'intégration pure et simple et sans condition. Le délégué a informé les contractuels que «la rencontre avec le secrétaire général du ministère de l'Education nationale était infructueuse et que ce dernier a proposé de solutionner le problème en donnant la priorité aux contractuels dans le cadre des concours de la Fonction publique». «Nous refusons cette proposition», nous déclare le délégué, arguant que cette proposition a été déjà faite par le passé mais sans résultat. Les enseignants contractuels ont aussitôt tenté de marcher sur la Présidence mais les forces de l'ordre ont fait une intervention musclée pour les en empêcher. «Marche pacifique», rétorquent les protestataires. Mais les forces de l'ordre ne l'entendaient pas de cette oreille. «Revendication pacifique, police répressive», crient les protestataires.«On est là et on y restera jusqu'à la satisfaction de notre revendication», soutient un protestataire. Les enseignants ont scandé des slogans hostiles à la tutelle et aux forces de l'ordre. «En l'absence des médias, on nous a frappés de nuit», «Où sont les droits de l'homme», «Enseignants méprisés», «Protes-tation, protestation, jusqu'à l'intégration», «Enseignants cultivés, nous ne sommes pas des vagabonds», «L'enseignant veut l'intégration sans condition», «Y en a marre des mensonges», «Radicalisation, radicalisation jusqu'à la satisfaction», «Ni recul, ni soumission, l'intégration est un droit légitime», sont entre autres les slogans entonnés par les protestataires. Ces derniers ont arboré des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «M. le Président, on demande l'intégration», «Non à la violence contre les enseignants contractuels», «Le ministère dans les palais, les contractuels dans les cimetières». Les enseignants contractuels menacent de radicaliser le mouvement si leurs revendications n'est pas satisfaite. Certains parmi eux ont huit ans d'expérience en tant que tels sans avoir aucune prime. Réagissant à la répression des contractuels, le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic) a dénoncé la brutalité des forces de l'ordre. Dans un communiqué qui nous est parvenu hier, ce mouvement a exprimé son soutien aux contractuels, informant que plusieurs de ses membres ont passé la nuit avec eux à El Mouradia en guise de soutien.