La signature du contrat avec Suez, pour la gestion de l'eau potable et l'assainissement de la capitale, a été confirmée, hier, par le ministère des Ressources en eau. « Un contrat pour la gestion du service d'eau et d'assainissement de la ville d'Alger, liant l'Algérienne des eaux et l'Office national de l'assainissement au groupe français Suez, a été paraphé le 28 novembre 2005 à Alger. Le document a été signé par les directeurs généraux de l'ADE et l'ONA, pour la partie algérienne, et le directeur général de Suez Environnement, représentant l'entreprise française », a indiqué, hier, M. Benbouaziz, responsable de la communication du ministère des Ressources en eau. Et de préciser que lors de cette rencontre, le ministre était présent. « Toutefois, la présence de M. Sellal avait duré quelques minutes, le temps de saluer les responsables des entreprises concernées. La signature du document en question n'échoit pas au ministre. C'est une mission qui relève de la compétence des intervenants, à savoir Suez, d'une part, l'ADE et l'ONA, d'autre part. Dans des cas pareils, un ministre de la République algérienne n'intervient que s'il a affaire à un homologue », ajoute notre interlocuteur. Cette déclaration, qui s'apparente à une « mise au point », intervient au lendemain d'une information communiquée par la société française via son site internet. En effet, on peut lire dans le préambule du texte : « Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau et Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez Environnement, ont signé le 28 novembre 2005 un contrat portant sur la gestion du service d'eau et d'assainissement des 3,5 millions d'habitants de la ville d'Alger. » Répercutée par AAI, l'information n'a pas été rendue publique en Algérie. D'autant plus que les syndicalistes du secteur n'ont pas fait dans la dentelle en accusant la tutelle de travailler en « catimini ». Dans une motion adoptée à l'issue d'une réunion, la fédération UGTA du secteur des ressources en eau dit rejeter le contrat. Les travailleurs ont justifié cette position par le fait que le partenaire social n'a pas été du tout consulté. Le contrat en question prévoit la création d'une entreprise mixte dénommée Société des eaux et d'assainissement d'Alger (SEAL). « Nous craignons que le contrôle de la gestion du secteur par le groupe français aboutira à des compressions du personnel », laissent-ils entendre. Pour le ministère, la question de la préservation de l'emploi figure en pole position dans le contrat. « Il n' y aura aucune compression. Au contraire, les conditions de travail seront améliorées », promet le département de Sellal. Le contrat de « prestation de services », d'une durée de 5 ans, est évalué à 120 millions d'euros. Pour rappel, la désignation de Suez pour la gestion de l'eau potable et l'assainissement d'Alger a été avalisée en Conseil du gouvernement. Il prendra effet dès sa validation par le Conseil des ministres.