Pour la SEM, chargée de la gestion déléguée de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement de l'eau de la ville de Constantine, une notification de mise en demeure lui a été adressée en décembre dernier, afin de la rappeler à l'ordre. Aïn Defla. De notre envoyé spécial « Il subsiste toujours des difficultés. La gestion de l'eau dans cette ville n'avance pas comme il se doit. Elle (la Société des eaux de Marseille, ndlr) est lourde dans son action », a déploré, hier, M. Sellal, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Aïn Defla. La gestion déléguée de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement de la ville de Constantine a été confiée en 2008 à la Société des eaux de Marseille pour une durée de cinq ans et demi, un contrat qui a coûté 45 millions d'euros à l'Algérie. En octobre 2008, la Seaco a vu le jour grâce à un triple montage entre l'ADE, l'Office national de l'assainissement (ONA) et la SEM. Depuis, il semble que les choses n'ont pas évolué dans le sens souhaité. « La qualité de la gestion de l'eau n'est pas à la hauteur de ce qu'exigent les citoyens », regrette encore le ministre des Ressources en eau, en citant, entre autres, les fuites d'eau répétitives sur les réseaux d'AEP. Le ministre a laissé entendre que cela demeure inconcevable, d'autant plus que « la région de Constantine ne souffre pas de problèmes en matière d'alimentation en eau potable qui est assurée à partir du barrage de Beni Haroun ». Pour l'instant, le ministre espère que la Société des eaux de Marseille puisse remédier à cette situation pour épargner aux Constantinois plus de désagréments. Si M. Sellal n'a pas manqué d'accabler la SEM, il s'est montré un peu conciliant envers la SEAAL, chargée, quant à elle, de la gestion déléguée des eaux de la wilaya d'Alger. « L'eau potable est disponible dans la capitale à longueur de journée. Tous les citoyens s'accordent à le confirmer », dira-t-il, en estimant par contre que SEAAL devrait faire des efforts supplémentaires en matière d'assainissement. Un audit interne a été lancé, rappelons-le, par le département des Ressources en eau afin d'établir un bilan des résultats obtenus par Suez, dont le contrat de gestion s'achèvera en novembre 2011. S'agissant de la société espagnole Agbar de Barcelone qui gère l'eau de la ville d'Oran, le ministre a soutenu que le travail est en train de suivre son cours normal. Interrogé sur l'éventualité d'élargir ce mode de gestion de l'eau vers d'autres régions du pays, M. Sellal a révélé que le gouvernement observe un « temps d'arrêt » pour faire un bilan exhaustif des opérations portant sur la gestion de l'eau des villes concernées. « Le gouvernement avait pensé à 15 villes de l'Algérie, dont l'eau serait gérée en format gestion déléguée. Mais on se doit d'observer un temps d'arrêt », précise-t-il. Il va sans dire que ce temps d'arrêt servira à dégager un bilan général à partir duquel le gouvernement décidera de reconduire les contrats de gestion de l'eau déléguée aux sociétés étrangères ou carrément les confier aux nationaux. D'ailleurs, le ministre a estimé que son département compte accélérer le transfert des technologies en faveur des sociétés algériennes ainsi que la mise en place rapide de l'école de gestion de l'eau, laquelle devrait être installée à Oran.