L'Union des syndicats de l'enseignement supérieur du Maghreb est née officiellement à Oran, mais il faudra attendre les résultats du congrès constitutif, devant se tenir à Rabat les 17, 18 et 19 mars 2006, pour une existence effective. En effet, les statuts de l'union, soumis au débat et adoptés en première instance, n'ont pas été communiqués à la presse. Les représentants syndicaux des 5 pays (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie) ont, par contre, signé une déclaration commune, à l'issue de la rencontre portant sur la réalité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans les pays du Maghreb, organisée à Oran les 5 et 6 décembre. En évoquant un bref historique du cheminement de l'idée, depuis Rabat en février 2005 jusqu'à Tunis le 26 juillet, en passant par Benghazi le 12 avril, les signataires ont d'abord tenu à faire coïncider l'annonce de la naissance de cette union avec la journée du 5 décembre, date de l'assassinat d'un syndicaliste tunisien. Dans le même communiqué rendu public hier, il est également question de l'organisation, à Nouakchott, d'une conférence devant porter sur la situation socioprofessionnelle qui prévaut dans le secteur de l'enseignement supérieur des pays du Maghreb, mais dont la date n'a pas encore été arrêtée. Les questions relatives à la présidence de cette nouvelle union n'avaient pas été tranchées mais, lors d'un point de presse organisé à cet effet, on a laissé entendre que, pour maintenir un certain équilibre, le pays qui abritera le siège de cette organisation syndicale se déchargera de cette fonction. Signataire de la déclaration, le Cnes devait tenir, à partir d'hier après- midi, un conseil national extraordinaire devant aboutir, aujourd'hui, à l'annonce d'un programme d'action et éventuellement d'une grève dès le début de l'année prochaine. Ceci pour protester contre un certain nombre de mesures, dont justement le système LMD imposé, dira en substance M.Chouicha, ancien coordinateur régional, par l'Union européenne et accepté dans l'urgence, il y a une année, par l'Algérie. Le système LMD tunisien est la copie conforme du texte français, dira le représentant tunisien dont le syndicat des enseignants (affilié au syndicat unique reconnu dans son pays, l'UGTT) a tenu à se démarquer du Sommet de Tunis sur la société de l'information (22 novembre 2005), en tentant d'organiser un « sommet de la citoyenneté ».