Une vive tension couve dans cette commune où les habitants en ont gros sur le cœur. Les représentants des associations de quartier de la commune de Hamma Bouziane, à une dizaine de kilomètres à l'est de Constantine, ne cessent d'user de tous les moyens pour faire part de leurs préoccupations aux autorités de la wilaya. En dépit des mouvements de protestations cycliques initiés par les habitants de la ville, et dont le dernier a abouti, il y a une dizaine de jours, à des sit-in et manifestations devant le siège de l'APC avec fermeture des artères névralgiques du centre-ville, les habitants de la localité se disent offusqués par l'indifférence de l'administration face aux problèmes soulevés. Les représentants de l'association Hamma Plaisance, dont les membres sont issus de différents quartiers de la ville, citent à titre d'exemple les projets consacrés à l'aménagement et à l'urbanisme, lesquels, selon leurs propos, ont été détournés vers d'autres lieux, notamment Bekira et Bouchaoui, alors que la région de Hamma, à caractère exclusivement rural, se trouve exclue depuis l'Indépendance de tout projet de développement, malgré une forte densité de population et le chômage endémique qui touche de larges franges de la population. Les eaux usées submergent les routes Nos interlocuteurs déplorent également l'état lamentable des routes et des différentes voies d'accès vers certaines cités, notamment celles de la Carrière et Ouvrière, submergées par les eaux usées et cabossées, car elles n'ont jamais été goudronnées. Les travaux qui s'éternisent sur le boulevard de l'ALN, principal axe du centre-ville, constituent, par ailleurs, une source de tracas supplémentaire pour les habitants, notamment en ce qui concerne la fluidité de la circulation et les nuages de poussière qui s'élèvent des chantiers à ciel ouvert. L'absence d'un réseau d'assainissement pour l'évacuation des eaux usées continue de troubler la quiétude des résidants de Aïn S'dari et de la cité du 1er Novembre qui ne trouvent d'autres moyens que de creuser des fosses septiques et des caniveaux de manière anarchique, ce qui laisse planer, en plus des odeurs nauséabondes, un risque permanent de transmission de maladies. Le problème crucial de l'alimentation en eau potable est également évoqué par les représentants de l'association Hamma Plaisance, qui soulignent que le quartier de la cité Ouvrière n'a pas été alimenté en eau depuis trois mois alors que le reste de la ville subit des restrictions avec une distribution de deux fois par semaine. Parmi les autres problèmes empestant la vie de la population qui ont été également énumérés par la plupart des résidents des quartiers de Djebli Ahmed, Chaouch Mostefa et Atrous Brahim, pour ne citer que ceux-là, le déplacement vers Hamma Bouziane ou Constantine est vécu quotidiennement comme un calvaire en l'absence de moyens de transport. Les habitants en ont gros sur le cœur et parlent de démission des pouvoirs publics. Une tension couve indubitablement à Hamma Bouziane, et que seuls le bon sens, et surtout, la volonté de régler définitivement ces problèmes pourrait apaiser.