Le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) a appelé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à recommander la mise en place d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme dans son rapport sur la situation au Sahara occidental a rapporté hier l'APS. En prévision de l'examen par le Conseil de sécurité du mandat de la Mission des Nations unies sur le référendum au Sahara occidental (Minurso) dans les prochains jours, le Centre RFK et la présidente du Collectif des défenseurs des droits de l'homme sahraouis (Codesa), Mme Aminatou Haidar, ont adressé une lettre conjointe au chef de l'ONU le sollicitant pour l'introduction d'un mécanisme de surveillance «permanent et impartial» des droits de l'homme dans le mandat de la Minurso. Depuis 1975, soulignent les deux organisations, «le gouvernement marocain a occupé le territoire du Sahara occidental», rappelant que «la Minurso a été créée en 1991 pour superviser un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario et à organiser un référendum sur l'autodétermination qui n'a pas encore eu lieu». «La situation politique incertaine dans les territoires sahraouis occupés ainsi que l'absence d'une structure internationale impartiale de surveillance des droits de l'homme ont eu des conséquences désastreuses sur les droits du peuple sahraoui», déplorent-ils. Rappelant l'assaut militaire lancé par les forces marocaines en novembre 2010 contre le camp de Gdeim Izik, qui a fait plusieurs morts dans les rangs des Sahraouis, le Centre Kennedy rapporte que les témoignages «cohérents et troublants» qu'il a recueillis lors de son séjour à El Ayoune après ces événements «ont confirmé les rapports déjà établis sur les violences subies par la population sahraouie suite au démantèlement de ce camp». Lors de sa visite à El Ayoune, poursuit-il, «le Centre Kennedy a constaté les preuves d'arrestation et de détention arbitraires, l'usage excessif de la force et un climat de répression généralisée au Sahara occidental». «Les résultats (de notre enquête) démontrent l'urgente nécessité pour établir une présence continue, impartiale et internationale chargée de surveiller la situation des droits de l'homme. Et nous vous demandons respectueusement de prendre cela en considération lorsque vous rédigerez votre rapport en prévision du renouvellement du mandat de la Minurso en avril», note-t-il. Rappelant au chef de l'ONU les préoccupations que ce dernier a exprimées dans son rapport de 2005 sur les violations des droits de l'homme au Sahara occidental, le Centre RF Kennedy précise que ce même rapport a affirmé que «si la Minurso n'a ni le mandat ni les ressources pour s'attaquer à ce problème, il n'en demeure pas moins que l'ONU est consacrée à la défense des normes internationales des droits de l'homme». En conséquence, relève-t-il, «il est essentiel que l'ONU prenne les mesures nécessaires pour faire respecter ces principes afin de protéger les droits du peuple sahraoui». Soulignant que «le département des Nations unies pour le maintien de la paix considère le respect des droits de l'homme comme un élément essentiel pour parvenir à une paix durable et totale», il observe que la Minurso est la seule mission de paix des Nations unies qui fonctionne sans le mécanisme des droits de l'homme, et ce, «contrairement aux principes généraux» de ce département de l'ONU. «Comme le mandat de la Minurso doit être renouvelé en ce d'avril, votre leadership est nécessaire pour assurer la protection des droits de l'homme et la primauté du droit pour le peuple sahraoui à travers la mise en place de ce mécanisme», insiste-t-il dans sa lettre adressée à Ban Ki-moon.