Les «visiteurs» prennent d'assaut les appartements qui, pour la plupart, sont inhabités. L'insécurité a atteint, au cours de la première quinzaine du mois de Ramadhan un pic inquiétant. Des citoyens sont agressés et des domiciles cambriolés en plein jour et avec une facilité déconcertante. Des «meutes» de délinquants écument les quartiers de la capitale, attendant la moindre «proie» pour passer à l'acte. De leur côté, les services de sécurité s'adonnent à un véritable jeu du chat et de la souris, au point où les commissariats de police ne désemplissent pas de jour comme de nuit. Les plaignants et les agresseurs attendent d'être auditionnés par les agents de la police judiciaire. Ce qui s'est passé dans l'après-midi de dimanche dernier à la cité Aadl de Bab Ezzouar I renseigne sur la gravité de la situation. En effet, des appartements ont été vandalisés après avoir été cambriolés. Confortés par l'absence de gardiens, qui, en réalité, relèvent de l'Aadl-sachant que les charges sont comprises dans le loyer- les «visiteurs» prennent d'assaut les appartements, qui pour la plupart sont inhabités. Ils emmènent tout ce qu'ils y trouvent. Chauffe-bains, mélangeurs de douche, robinets et même les tuyaux en cuivre n'ont pas échappé aux cambrioleurs. Ces derniers, pour ne pas être remarqués par les locataires, ont pris la précaution de dissimuler leur «butin» dans une petite chambre. Aussitôt alertés, les services de sécurité se sont rendus sur les lieux et récupéré les objets volés. Quelques heures plus tard et après une enquête minutieuse, les policiers sont parvenus à arrêter une partie du groupe de cambrioleurs. Cela, au moment où l'enquête se poursuit pour mettre la main sur le reste. A noter que, d'après des sources sûres, ledit groupe n'est pas à son premier forfait, puisqu'il est déjà impliqué dans plusieurs affaires de vol à main armée et de vol par effraction. La cité Aadl de Bab Ezzouar I, qui vient d'être livrée, a donc été une cible facile pour le gang, puisque les locataires ne peuvent pas distinguer entre un habitant du quartier et un étranger. Pour un locataire du bâtiment 17 dont l'appartement a fait l'objet d'une tentative de vol, son épouse a été agressée en plein jour et a été délestée de ses bijoux. Traumatisée, elle a aussitôt quitté les lieux, de crainte de subir une autre agression. Dans le même immeuble, d'ailleurs livré à tous vents, à l'image de toute la cité de Bab Ezzouar I, l'hygiène laisse à désirer. Point de femme de ménage, ni même de gardien. Ce qui a amené les locataires à s'organiser, en engageant un agent de sécurité. Au moment où le recours aux portes blindées demeure le seul moyen pour sécuriser son appartement. Un marché juteux pour certains commerçants qui proposent ces portes d'importation entre 23.000 et 25.000DA l'unité. Un «luxe» que ne peuvent pas se permettre tous les locataires.