La conférence nationale sur le Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) a été organisée hier au Palais des nations à Alger en présence de membres du gouvernement et d'experts des différentes institutions. Une rencontre qui a réuni plus de 700 participants et qui a pour objectif de «présenter et expliciter les principales lignes directrices et les programmes d'action territoriale (PAT) du SNAT, de le conforter comme cadre référentiel des actions des ministères, des institutions, des wilayas et des communes et d'affiner la coordination et la concertation du suivi et de la mise en œuvre de ce schéma». Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a affirmé dans son allocution qu'il s'agit «d'une question cruciale. Cet événement permettra de faire émerger des idées et des propositions. Il s'agit d'une orientation stratégique que doit adopter l'Etat à long terme. C'est le résultat d'un travail d'audit, d'hypothèses de développement et de projection. Il est question, entre autres, de corriger des démarches adoptées, car la vision sectorielle a dominé jusque-là». Pour Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, la réalisation du SNAT se fera le temps d'une génération, c'est-à-dire qu'elle profitera pour ceux qui auront 20 ans en 2030 ! Trop long ? Trop court ? Chacun a son interprétation. Le ministre explique : «Le schéma national d'aménagement du territoire forme pour notre pays une ambition à la hauteur des enjeux qui sont devant nous. Il rompt avec les pratiques antérieures de planification trop centralisées et souvent trop rigides. Sa conception repose au contraire sur un constat partagé de la situation de notre territoire et sur des concertations aussi larges que possibles.» En d'autres termes, il faut une concrétisation graduelle des projets, mais il est essentiel que le citoyen ressente les retombées au fur et à mesure. C'est une question de crédibilité de l'Etat. A partir de scénarios méthodologiques et démonstratifs, il définit de manière précise et pragmatique ce que seront les orientations fondamentales de l'Etat pour les vingt prochaines années : concilier harmonieusement les deux impératifs de l'aménagement du territoire, c'est-à-dire le rétablissement d'un équilibre durable entre les grandes composantes de notre territoire et l'adaptation de notre territoire aux exigences de l'économie contemporaine. Une enveloppe de 21 000 milliards de dinars a été dégagée pour la mise en œuvre de l'ensemble des projets durant le quinquennat 2010-2014. Il a indiqué, à cet effet, que chaque ministère dispose de son propre schéma sectoriel, lequel fait partie du schéma national, expliquant qu'il s'agit d'un «emboîtement» de schémas sectoriels et territoriaux. Le schéma national d'aménagement du territoire «n'est pas seulement un document d'orientation fixant des grands principes», prévient M. Rahmani lors d'une conférence de presse. En fait, les propositions doivent être concrétisées sur le terrain.