Le recueillement, cette année, sur la tombe de Ali Mecili, cet opposant algérien assassiné à Paris le 7 avril 1987, aura une odeur de jasmin. La famille et les amis de Mecili ont appelé à un recueillement, aujourd'hui, au cimetière du Père Lachaise, à Paris, pour «ne pas baisser la garde». Dans un appel lancé par Annie Mecili, la veuve du militant de l'opposition algérienne, à ceux qui militent pour la vérité, il est rappelé que la justice, et après 24 ans, continue d'être remise à plus tard. «Pourtant, notre combat n'a pas été vain. Votre fidélité, votre mobilisation depuis tant d'années ont permis de sortir l'affaire Mecili du silence et de l'oubli que prétendait nous imposer la Raison des Etats. Désormais, elle est inscrite dans les mémoires et dans l'histoire», dit-elle. La veuve Mecili note en outre que cela n'a pas été facile «tant de responsables politiques ont refusé de nous entendre, préférant fermer les yeux sur le crime d'un Etat ami. Les mêmes, aujourd'hui, découvrant avec stupéfaction la volonté et la force des peuples en lutte contre les dictatures, s'autorisent à soutenir ce fameux ‘'printemps arabe''. Sauront-ils être cohérents avec eux-mêmes et iront-ils jusqu'à accepter de nous entendre lorsqu'au nom des valeurs de la France, nous réclamons justice pour Ali Mecili ?» Et de dire qu'à l'occasion de ce recueillement, «nous aurons aussi une pensée pour tous ceux qui luttent dans les pays arabes pour leur dignité et leur liberté. Un immense espoir s'est levé et nous verrons un jour la vérité venir d'une Algérie enfin démocratique».