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Les dessous d'une guerre
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Publié dans El Watan le 09 - 04 - 2011

Je ne sais plus par où commencer, mais je sais certainement par où finir. Non loin de chez nous, un marché étrange se développe.
Dans ce marché, un fou et trois mousquetaires échangent le sang contre le pétrole. En décembre 2007, la tente d'El Gueddafi et sa chamelle étaient les bienvenues sur le pavé parisien. C'est sous cette tente que Sarkozy et El Gueddafi avaient conclu un important accord dans le domaine de la Défense et du partenariat industriel de défense. Pour concrétiser ce deal, Sarkozy applique une loi de marketing fourbe dans un marché vraiment étrange : détruire pour mieux revendre.
En mars 2011, Sarkozy bombarde son ami, l'invité du palais de l'Elysée de 2007.
Il a oublié les échanges de sourires hypocrites et les gorgées de lait de chamelle sous la tente éclairée par les feux des caméras des chaînes françaises. Deux années plus tard, le 19 novembre 2009, le journaliste Ken Silverstein, du Los Angeles Times, publie ce paragraphe : «El Gueddafi a aidé les Etats-Unis à poursuivre le réseau Al Qaîda en Afrique du Nord. Il a également fourni des informations à la CIA sur les ressortissants libyens ayant des liens avec de présumés terroristes internationaux. En retour, les Etats-Unis ont remis à Tripoli certains anti-El Gueddafi capturés dans sa campagne contre le terrorisme. Les agents d'El Gueddafi ont été autorisés à entrer dans le camp de détention de Guantanamo Bayà Cuba pour interroger les détenus libyens». Trois années plus tard, le 19 mars 2011, Obama bombarde El Gueddafi. Hilary Clinton ne se rappelle plus des bisous et des sourires politiques échangés avec le fils d'El Gueddafi sous les feux des caméras de la station CNN. Conclusion : les Américains n'ont pas d'amis, ils ont des intérêts.
La fin de l'histoire de ladite «guerre Sarkozy–El Gueddafi» démontre que Sarkozy et ses alliés occidentaux respirent le gaz naturel, boivent le pétrole brut et se nourrissent d'armes. En effet, si ces gens mettent la main sur vous, vous serez lapidés ou ramenés de force à leur confession, et vous ne triompherez plus jamais. Méfiez-vous de leurs sourires, ils oublient trop vite les promesses parachevées au marché étrange.
Un bon chef ne doit pas vivre dans le monde du sensible, il doit éviter le plus que possible le monde du clos où confessions et concessions se déclarent. Ces deux mondes ne lui permettent pas de voir la face cachée des rumeurs qui circulent dans son entourage, il doit vivre dans un monde ouvert et utiliser son génie créatif et bien juger : est-ce que je suis bon avec mon peuple ? Est-ce que je suis juste et clair dans ma gouvernance ? Ces deux questions tiennent en l'équilibre son système de gouvernance.
La rumeur politique ne fait pas peur aux leaders qui se posent souvent ces deux questions sous la lumière du jour. Les chefs de ce genre sont de très mauvais leaders. Ils ne se rendent pas compte que le monde est en perpétuel changement, ils ne semblent pas avoir vraiment retenu la leçon puisqu'ils utilisent les mêmes méthodes avec les mêmes erreurs pour détruire leurs nations. Leur comportement de têtus et de sourds les amène souvent aux pires dérapages. Les modèles de la Libye et du Yémen sont de très bons exemples et font leçon.
Aux limites du chaos politique, le leader isolé ne pense pas, il agit mal, il ne contrôle plus ses paroles et néglige les conséquences de ses actes. Il confond divagation et ordre, il se perd dans ses erreurs et ne peut plus faire marche arrière. Il devient instable et trime dans l'Alzheimer politique et ne se rappelle plus du chemin qui le ramène à la raison. En fin de route, il ne finira jamais sa vie en rose «bouquet de fleurs à la main et sourire à la bouche». Il achèvera sa vie dans la bassesse et s'enterrera obligatoirement dans une terre inconnue avec les traîtres d'une autre nation.
Par méfiance ou soupçon, certains «élus» politiques passent la plus grande partie de leur temps à réfléchir des dernières combines politiques et des dernières rumeurs qui courent les rues. Ils sont gourmands de coups bas, ils veulent tout savoir. Ils deviennent donc tellement surchargés par de fausses informations qu'ils oublient parfois le sens profond de leur boulot et se transforment en idiots politisés. Les 25 et 26 juillet 2010, j'étais invité à la conférence internationale de pétrochimie à Dalian en Chine. Durant cette conférence, j'ai rencontré des gens qui parlaient d'un éventuel changement politique dans le monde arabe. A priori, ce changement attendu allait modifier la politique de l'industrie pétrochimique. Un professeur chinois m'a dit en privé : «Je respecte les Algériens. Les Algériens sont nos amis, nous voulons rendre à l'Algérie sa bonne action, nous souhaitons à l'Algérie la stabilité et à son peuple le bonheur.» Il continue : «La composition permanente du Conseil de sécurité n'a subi qu'une seule modification, au cours de l'année 1971, lorsque l'assemblée générale a voté pour évincer les représentants de la République de Chine (aujourd'hui Taïwan) au profit de ceux de la République populaire de Chine. L'Algérie a joué un grand rôle dans cet événement historique. Les Chinois n'oublieront jamais le rôle de la diplomatie algérienne, ils souhaitent que l'Algérie ne fasse pas partie du plan des trois mousquetaires : Obama, Sarkozy et Cameron.
La Chine, la Russie et l'Iran font partie du même clan. La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis forment un autre clan. L'Allemagne et la Chine sont de vrais amis. Le changement prédit se déroule en ce moment. L'amitié est la seule raison qui justifie l'absence des Allemands dans la guerre contre la Libye.» Les paroles du professeur chinois et l'histoire politique de l'Algérie veulent que les Algériens choisissent le clan qui les arrange et qui assure leurs intérêts. L'installation de
Hamid Karzai et Nouri El Malki sont des exemples concrets des actions de la CIA.
Le peuple libyen est victime d'une mauvaise gouvernance. La longévité du pouvoir absolu en Libye a enfanté la situation chaotique actuelle. Les attaquants ne bombardent pas Jean le fou et ses danseurs sur la Place verte, ils détruisent la Libye et appliquent un génocide sur son peuple. Ils ont l'intention de cloisonner Benghazi selon un clivage Est-Ouest. Les canons parlent et le pétrole refoule le sang des innocents. La loi physique qui démontre que le pétrole et le sang sont des liquides immiscibles n'empêche pas la marionnette «Khaoui Karzai» de se préparer pour être le nouvel empereur d'Afrique. Cette opération est tout simplement une guerre néo-impérialiste sous une couverture humanitaire. Soyons sérieux et revenons à la raison. Depuis quand les bourreaux se comportent-ils comme des protecteurs des droits de l'homme ? Depuis quand les Américains pensent-ils au bien-être des Libyens ? Les voix de la décadence, France 24, Al Jazeera du Qatar et Al Arabia des Saoudiens, ces réseaux de propagande internationale catalysent les réactions en chaîne qui déstabilisent le monde arabe. Elles n'ont jamais mentionné le rôle du gaz, du pétrole et du grand business de l'armement dans cette invasion. La politique des «Khaoui Karzai» dans le monde arabe est bien décrite par Chateaubriand : «La liberté qui capitule, ou le pouvoir qui se dégrade, n'obtient point merci de ses ennemis».
Le peuple algérien et le peuple libyen sont des frères est une vérité de La Palice.
Les Algériens sont nés révolutionnaires n'est pas un contre-exemple de cette vérité. Les Algériens n'acceptent pas le qualificatif de mercenaires. Ils ont trop souffert des atrocités des mercenaires et des légionnaires pendant la révolution. Sarkozy est bien au courant de notre histoire et n'a pas besoin de savoir de quel bois nous nous chauffons.
Le peuple ne comprend pas pourquoi les chefs de parti et la majorité de nos élus se taisent et ne veulent pas dénoncer le massacre des civils en Libye ! Dans tous les journaux algériens, le peuple exprime son mécontentement de la situation en Libye. L'officiel murmure une politique floue et ennuyée.
En lisant les déclarations de Louisa Hanoune : «Le Parti des travailleurs (PT) condamne ‘‘vigoureusement'' l'intervention militaire étrangère en Libye, ainsi que la «répression sanglante» engagée par le «régime» de ce pays à l'encontre des populations libyennes», elle nous rappelle l'expression arabe : «Madame Hanoune tient son bâton d'attaque au juste milieu.» Je ne mets pas en doute le courage de cette dame, mais cette fois-ci, le juste milieu ne solutionne pas l'équation. En politique de guerre, le juste milieu n'est pas seulement insuffisant, il est très mal apprécié. Boudjera Soltani était parmi les révolutionnaires qui voulaient libérer le peuple de Ghaza. Son silence laisse penser qu'El Gueddafi ou les trois mousquetaires ont bien envoyé un sérieux message.
Où est le FLN dans cette marmelade ? Ne parlons pas du FLN, ce parti est démuni de ses révolutionnaires. Le RND ? Position pas claire. Le caché de la politique algérienne montre que Si Belkhadem ne polarise jamais Si Ahmed
Ouyahia quand le FLN se frotte contre son fiston RND pour électriser les jeunes. Les jeunes un peu électrisés se déchargent dans la rue. Notre diplomatie parle difficilement l'arabe et très mal la langue de William Shakespeare pour véhiculer le sentiment d'un peuple révolutionnaire sur la scène internationale.
Elle est trop timide, même si elle paraît avoir bon cœur. La diplomatie en temps de guerre demande l'intelligence, la spontanéité, l'audace, le courage et parfois même la témérité. C'est en temps de guerre que les grands hommes émergent.
Notre cheval de course ne fait pas affaire. Aujourd'hui, prise au dépourvu par la rapidité des événements, notre diplomatie ne sait quoi dire. Elle ne s'attendait pas à entendre certaines sources d'information traiter les Algériens révolutionnaires de mercenaires ou de transporteurs de mercenaires. Ce qualificatif n'honore pas son peuple et la rend un peu ridicule quand elle essaye de se justifier. Elle pouvait mieux faire et expliquer que nous ne sommes pas des vendus au rabais dans les souks des esclaves. Avant de chuchoter politique, la situation dans le monde arabe me rappelle William Shakespeare : «Quelle époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles». Messieurs les élus, faites donc votre boulot de représentants de ce peuple.
Expliquez-vous et allez jusqu'au bout. Rien n'est plus intolérable que votre silence. Votre crédibilité en souffre énormément. Justifier votre silence avant votre dissolution dans la vague de changement qui fouette les régimes arabes. Je pense que vous n'êtes pas des mercenaires et que votre position n'est pas du côté de ce fou qui holocauste son peuple. Le fait d'utiliser notre politique dans le but d'un profit non assuré va mener des imbéciles criminels étrangers à vous juger. Hélas ! Les Algériens se rappellent du diplomate chevronné pendant la crise Iran-USA. Il parlait tout bas mais sa voix secouait les Etats d'Amérique. La diplomatie algérienne pesait trop lourd dans le monde dans le passé.
Les Chinois, les Palestiniens et les Iraniens se rappellent de cette diplomatie. C'est cette diplomatie qui a aidé la Chine à être au Conseil de sécurité en 1971 ! C'est cette diplomatie qui a donné respect et dignité au peuple palestinien. En temps de décadence, la diplomatie algérienne ne pèse pas lourd, la secrétaire aux Affaires de la femme au Congrès général du peuple de la Jamahiriya libyenne et vice-présidente du Parlement arabe transitoire, Mme Houda Ben Amer, s'exprimait démocratie en Algérie : «Le Parlement arabe doit jouer un rôle influent sur la scène internationale». L'ironie du temps veut que Madame la dictature adresse ses paroles trop douces à Abdelaziz Belkhadem. Elle voulait nous démocratiser à la manière de la Jamahiriya. Mme Houda Ben Amer s'est trompée d'adresse, elle aurait dû s'adresser à Mme Khalida Toumi.
Depuis toujours, El Gueddafi ment, déforme, invente des problèmes, pense et développe les conflits. Avec son génie destructif, il est le moteur de toutes les discordes qui existent sur le continent africain. Chez notre tyran, la destruction se transforme en art de commandement. Les 42 ans sur le trône de despotisme ont rendu ce monstre un individu unique par sa férocité.
Le livret vert, la tente, la chamelle et le troupeau de femmes qui le suivent partout dégradent l'image humaine. Pour vous donner une idée sur la gouvernance de la Jamahiriya, je vous laisse le soin de lire ce paragraphe : «Les fils d'El Gueddafi administrent la Jamahiriya comme un night-club. Beyoncé, la chanteuse américaine, était l'une des plus grandes stars en tête d'affiche de la soirée du nouvel an en 2009. Celle-ci a eu lieu sur l'île des Caraïbes, Saint-Barthélémy, et a été organisée par le fils d'El Gueddafi, Hannibal. Beyoncé a reçu un chèque de $2 millions pour cette performance. C'est en novembre de la même année que Ken Silverstein a publié son fameux article sur la Jamahiriya. Une autre star canadienne, Nelly Furtado, avait chanté environ 45 minutes pour le clan El Gueddafi dans un hôtel italien. Elle a reçu $1 million pour le concert. Qui dit mieux en politique. La situation actuelle en Libye image la gestion du passé.»
Je conclus par la réplique de Rama Yade au Palais de l'Elysée en 2007 après la visite
d'El Gueddafi : «Le colonel El Gueddafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits».
En 2011, les paroles de Rama Yade se confirment. Le comportement de Sarkozy nous démontre que la politique n'est ni une science exacte ni une source de bienfait. Une fois entre les mains de fous comme El Gueddafi et d'idiots sans conscience comme Sarkozy et ses acolytes, elle mène l'humanité vers les désastres les plus inconnus.

Omar Chaâlal. Docteur en Génie des procédés


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