Jeudi, 8 décembre 2005, j'étais invitée à la Chaîne III de la Radio nationale, en tant que directrice de la publication de l'hebdomadaire satirique l'Epoque, afin de participer à l'émission « La revue des revues », animée par Malia Behidj et réalisée par Aziz Younsi. Le thème de l'émission du jour était « La caricature, la BD et les revues satiriques ». Le programme de l'émission, avec la liste des invités, avait été préparé et envoyé à la direction de la Chaîne III plus de quinze jours auparavant. Ainsi que le rendez-vous avec moi, lequel rendez-vous a été confirmé trois jours avant. Le jeudi 7 décembre, je me présente donc à la Maison de la radio et, là, surprise, l'animatrice et le réalisateur m'informent, confus, que la veille, à 19h, un message de la direction les informait que « Baya Gacemi était interdite d'entrée à la radio ». Ne sachant trop s'il faut privilégier le côté grave ou bien le burlesque de cette situation, il est quand même permis de s'interroger : 1- J'attends des dirigeants de la Radio nationale qu'ils m'informent des crimes que j'ai commis et qui me soumettent à cette interdiction. 2- A qui appartient la radio ? Est-ce une entreprise nationale de service public ou bien une propriété privée dont les dirigeants décident qui peut ou ne peut pas y entrer ? 3 - Quelle est donc la mission de ses dirigeants ? Est-ce une mission d'information des Algériens ou une mission de police ? 4- Pourquoi attendre la veille, alors que le programme de l'émission était connu longtemps à l'avance, pour signifier aux animateurs un interdit aussi ridicule qu'incompréhensible ? 5- De quoi ont donc si peur les dirigeants de la radio pour vouloir empêcher certains Algériens de s'exprimer sur les ondes d'une radio censée être nationale et de service public ? Baya Gacemi, directrice de L'Epoque