Les conditions de travail des Algériens sont précaires et leurs rémunérations ne leur permettent aucunement de s'assurer des conditions de vie décente, juge, très critique, le département d'Etat américain dans son rapport. «Le salaire minimum national est de 15 000 DA (environ 203 dollars) par mois. Il ne garantit pas un niveau de vie décent pour un travailleur et sa famille», est-il estimé dans le document. Et encore, «il a été porté à ce niveau en 2009 par un pacte social tripartite entre les entreprises, le gouvernement et l'UGTA», rappelle Washington. Les syndicats autonomes, qui n'ont pas été inclus dans les pourparlers de cette tripartite, avaient prévenu que l'augmentation était insuffisante et n'aurait aucune incidence sur la majorité des travailleurs qui gagnent déjà plus que le salaire minimum. Pour ce qui est de l'inspection du travail, elle peine à faire appliquer le code du travail, la réglementation du salaire minimum ou encore les normes d'hygiène et de sécurité, et ce, tout particulièrement dans le secteur privé, qui ne connaît qu'un faible taux de syndicalisation. «Si les travailleurs sont confrontés à des conditions de travail dangereuses ou précaires, ils se réservent le droit de renégocier leur contrat ou, à défaut, ils peuvent avoir recours aux tribunaux», explique Washington. Toutefois, bien que ce mécanisme juridique existe, le chômage endémique et la forte demande d'emploi dans le pays profitent aux employeurs indélicats qui exploitent ainsi à loisir leur personnel. Quitte à faire appel à des migrants économiques, généralement originaires d'Afrique subsaharienne.