L'Algérie est classée troisième en Afrique en matière de flux financiers illicites, dont le montant a atteint 25,7 milliards de dollars entre 1970 et 2008. Les transferts illégaux de capitaux ont augmenté de presque 400% en 2010. Ils sont passés de 4,4 milliards de dinars en 2009 (583 affaires) à 16,2 milliards de dinars l'année dernière (658 affaires), a indiqué hier le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, cité par l'APS. Des responsables au sein de cet organisme avaient révélé l'année dernière, l'existence de plusieurs cas de majoration de valeur des produits finis importés des pays de la Zone arabe de libre-échange (Zale). Les fraudeurs ont effectué, grâce à ces pratiques, de gros transferts illicites de devises. L'impact de cette situation n'est pas des moindres. L'Etat accuse des pertes financières. Ces cas de fraude affectent directement les réserves de change officielles. Des dérives ont été enregistrées, notamment dans le cadre de la Zale où des importateurs majorent la valeur des produits importés auprès de certains pays. Des factures d'importation sont gonflées avec la complicité du fournisseur pour pouvoir transférer à l'étranger le différentiel entre le prix déclaré et le prix réel en devises de la marchandise importée. D'autres infractions ont été signalées chez de faux investisseurs qui bénéficient des avantages fiscaux dans le cadre des dispositions de l'Agence de développement des investissements (ANDI). Ces derniers majorent la valeur des équipements qu'ils importent. Ces faux investisseurs ne seraient intéressés que par le transfert illicite de devises, la fuite des capitaux ou le blanchiment d'argent. L'Algérie est classée troisième en Afrique en matière de flux financiers illicites, dont le montant a atteint 25,7 milliards de dollars entre 1970 et 2008, selon un rapport de l'organisation non gouvernementale, Global Financial Integrity (GFI) sur ce fléau en Afrique. Le DG des Douanes algériennes a signalé par ailleurs que le nombre des importateurs a baissé de façon substantielle après la mise en place du Numéro d'identification fiscale (NIF), passant de 25 409 en 2008 à 20 286 en 2010.