L'Algérie a été classée en troisième position concernant les transferts financiers illicites, selon une récente étude réalisée par le Global Financial Integrity (GFI), publiée à Washington DC (USA). Le géant pétrolier nigérian arrive en tête du classement avec 89,5 milliards de dollars (Mds), suivi de l'Egypte (70,7 Mds). L'Algérie arrive en 3ème position avec 25,7 Mds; le Maroc et l'Afrique du Sud sont classés respectivement 4ème et 5ème avec 25 et 24,9 Mds. Sur la période considérée, les fuites illicites se sont accrues de 11%,9. En 40 ans, plus de 854 Mds ont été transférés de manière frauduleuse à partir du continent. Une somme qui représente le double des investissements publics accordés à l'aide au développement. GFI s'est appuyée sur le modèle de la Banque mondiale et du FMI pour calculer ces fuites. L'argent généré par le racket, la contrefaçon et le trafic de drogue représente 30 à 35% de ces transferts tandis que la fraude fiscale s'offre la part du lion (entre 60 et 65%). En janvier dernier, des responsables des Douanes ont révélé l'existence de plusieurs cas de majoration de valeur des produits importés auprès des pays de la Zone arabe de libre échange et, durant la période 2006-2007, les services des Douanes ont mis la main sur des affaires de transfert de devises d'un montant de 15 milliards de dinars (près de 210 millions de dollars). Cette fuite de capitaux constitue l'un des obstacles majeurs au développement du continent. «Un phénomène dévastateur» qui, de l'avis du directeur de GFI, Raymond Baker, «devra être à l'ordre du jour du sommet du G20», prévu en juin prochain au Canada. «Il est impératif d'endiguer ces fuites de capitaux pour accomplir des actions de développement économique et pour réduire la pauvreté dans ces pays». Selon le rapport du GFI, présenté à la 3ème conférence des ministres africains des Finances tenue au Malawi, cette évasion des capitaux s'est accélérée entre 2000 et 2008. Les auteurs du rapport estiment l'ensemble des fuites illicites en provenance des 53 pays africains à 1.800 Mds. GFI définit les transferts illicites comme la circulation transfrontalière de l'argent qui est illégalement acquis, transféré ou utilisé. Il s'agit généralement de l'argent gagné grâce à des activités illégales comme la corruption, la contrebande ou l'évasion fiscale.