Bien que la mission d'audit du ministère de l'Agriculture continue son travail sur le terrain, certains de ses membres ont fait part à El Watan, ce mercredi, que « cette inspection s'inscrit dans un cadre global de recherche des voies et moyens, les meilleurs à même de permettre de mieux appréhender les problèmes vécus par les fellahs sur le terrain ». « C'est vrai, ajoute notre interlocutrice, qu'il y a constat de certaines déviations dans le processus de mise en application des programmes et du respect des clauses contractuelles mais, globalement, le PNDA (et subséquemment le FNRDA) reste maîtrisable car ses bienfaits, au delà des spéculations, restent perceptibles sur la disponibilité qualitative et quantitative de beaucoup de produits agricoles sur le marché et à très bon prix ». Sur une question en rapport avec l'affaire des 499 faux fellahs qui continuent d'alimenter la chronique locale, un cadre du ministère fait savoir qu' « il ne faudrait pas mélanger les genres car notre mission n'a rien à voir avec cette opération initiée localement par les autorités locales en concert avec la DSA pour assainir le secteur. » Sur ce point, M. Abdelkader Mouici dira que « beaucoup de réserves ont été levées et les 499 agriculteurs qui avaient souscrit aux programmes d'aides ont régularisé certaines situations ». « Des situations équivoques qui ont nécessité l'implication réelle des fellahs qui profitaient, il est vrai, d'une certaine confusion », lâchera-t-il. Parler de l'agriculture équivaut à faire état, en cette période hivernale, de la campagne labours semailles qui reste différemment interprétée en dépit des craintes des fellahs soulevées quant aux conditions posées par la principale banque, la BADR, qui lie son agrément à l'opération au gage de certains biens et équipements que doivent obligatoirement inscrire les agriculteurs. La banque, rappelle son directeur, n'a pas vu ses créances (d'un montant global de 26 milliards de centimes cumulés au titre des trois précédentes campagnes à l'endroit de plus de 2 000 exploitants) remboursées. Ces fellahs restent passibles des tribunaux en avançant le fait que certains, de bonne foi, ont déjà souscri à la formule et ont fini par enlever leurs semences. Une opération qui implique, outre la BADR, la CRMA, les CCLS mais aussi « les chambres qui ont un rôle à jouer pour faire infléchir cette tendance à l'assistanat », nous dira une inspectrice du ministère qui parle d' « une mise à niveau à entreprendre en matière de vulgarisation et aussi de l'amélioration du savoir faire ». A la CRMA, on avance comme signe de bonne volonté pour la réussite de la campagne moissons battages, l'abattement de 30% sur les assurances agricoles et le report du paiement des dettes à la fin de cette année agricole. Au niveau des CCLS, il est fait état de l'enlèvement de 31 000 des 60 000 quintaux de semences et dont seuls 407 fellahs ont pu en acheter avec leur propre argent.