Conduite par le professeur Hafidh Aourag, directeur général de la recherche scientifique auprès du MESRS, une délégation d'experts vient de procéder à l'audit de pas moins de 7 laboratoires relevant de l'université de Mostaganem. Cette opération, qui devra s'étendre à l'ensemble des universités et centres de recherche à l'échelle du pays, consiste à identifier les contraintes qui avaient entraîné le gel des activités de laboratoires dont les résultats avaient été jugés insuffisants par la tutelle. Ce qui avait de facto entraîné leur mise en sourdine avec, à la clef, le tarissement des sources de financements. Un régime draconien Ainsi, sur les 14 laboratoires que comptait l'université de Mostaganem, ils étaient 7, soit 50%, à se voir obligés de réduire drastiquement leurs activités et de survivre uniquement grâce à la volonté inébranlable de quelques chercheurs qui, malgré les contraintes insurmontables dressées par l'administration rectorales de l'époque, avaient, contre vents et marées, continué à assurer une relative activité, d'autant que durant près d'une décennie, ils avaient été soumis à un régime draconien où le mépris affiché à leur égard était si profond que ni la désinvolture de la tutelle, ni l'impunité, voire parfois l'arrogance des responsables n'étaient parvenus à entamer leur engagement vis-à-vis des jeunes thésards dont les travaux seront assumés dans la douleur et le dénuement. C'est cette réalité que la commission d'audit a parfaitement appréhendée, notamment en faisant le choix d'entamer cette action tant souhaitée par toutes les parties, à partir de l'université de Mostaganem. Cette initiative n'aurait pas été possible sans la conjonction des efforts conjugués de la nouvelle direction de la recherche, dont c'est tout de même le premier responsable qui dirige cette mission, mais également sans le souci affirmé du Pr. Seddiki, le nouveau recteur de l'université de Mostaganem, dont l'arrivée, il y a de cela à peine 8 mois aura été saluée par l'ensemble de la communauté universitaire locale. Car quand bien même le rythme insufflé aux changements ne semble pas être du goût de tous, les efforts sont réels et ce ne sont pas les conclusions de l'audit, qui devraient être connues dans les prochains jours, qui démentiront les faits. Programme national de recherche En effet, approchés par El Watan, au moment où leur mission tirait à sa fin, les membres de la délégation tiendront un langage optimiste à l'égard du devenir des laboratoires. Le Pr. Aourag soulignera le rôle du recteur de l'université dans le déclenchement de ce processus, ajoutant que son initiative était parfaitement en harmonie avec les objectifs de la direction générale de la recherche. De son côté, le professeur Mokhtar Sellami dira son optimisme quant au devenir de ces laboratoires auxquels une période probatoire de 2 années sera accordée afin qu'ils démontrent leurs capacités à assurer une activité de recherche conséquente. Allègement des procédures administratives Ce n'est qu'à la fin de cette période, ajoutera-t-il, que ces labos retrouveront le statut d'entité à part entière, pour peu que leurs résultats scientifiques soient à la hauteur des espérances de la direction générale de la recherche scientifique. Ainsi, avec l'allègement des procédures administratives et la possibilité, grâce à une nouvelle réglementation, de pouvoir monter un laboratoire avec seulement 2 équipes de recherche, contre 4 dans l'ancienne mouture, il sera désormais plus attractif et surtout plus efficient pour les chercheurs de se regrouper par affinités. Ce qui devrait inévitablement donner plus de souplesse mais également plus d'efficacité, tout en affinant davantage les thématiques de recherche. A ce titre, la recherche agronomique, jusque-là fortement marginalisée malgré un potentiel enviable, sera fortement encouragée dans le cadre du programme national de recherche.