Les étudiants en architecture de l'université Hadj Lakhdar, se disant «déconcertés par l'attitude de la tutelle», ont procédé, hier, à la fermeture du campus. Les portails qui y donnent accès étaient carrément cadenassés, empêchant ainsi, étudiants, enseignants et administrateurs d'y entrer. Tôt le matin, il y a eu quelques escarmouches avec des étudiants d'autres filières qui s'étaient présentés pour les contrôles. Par ailleurs, des résidentes de trois cités situées à l'intérieur de l'université étaient bloquées et ne pouvaient pas sortir. Parmi le groupe de vigilance qui tenait le portail central, quelques étudiants, plus pointilleux que d'habitude, ont accepté de répondre à nos questions tout en insistant sur l'anonymat. Le premier, le visage légèrement taché de sang, était catégorique: «Ce sont tous des menteurs; du sommet jusqu'à la base. Il est temps qu'ils nous écoutent, car nous ne sommes pas prêts à rouvrir l'université tant qu'ils n'acceptent pas de répondre à nos revendications.» L'air narquois, il justifie la tache de sang sur son visage par un petit heurt contre la porte; il relate les événements qui ont jalonné leur action: «Nous avons d'abord fermé l'institut, ensuite nous avons fermé le rectorat. En réponse à la sourde oreille, nous avons décidé de fermer l'université, et nous attendons. Si cela ne gène pas la tutelle, eh bien, cela ne nous gène pas non plus.» Un autre étudiant se rapproche. Coupant la parole au premier, il commence d'abord par reprocher aux journalistes de n'écrire que des petits paragraphes lorsqu'il s'agit de traiter leurs revendications et leur mouvement. Il tient à rappeler la revendication principale: maintenir le statut d'ingénieur d'Etat. «Et qu'ils (tutelle) se débrouillent pour créer des passerelles entre l'ancien et le nouveau système », a-t-il ajouté.