Pari réussi pour la Coordination des étudiants de l'université de Béjaïa. Bien que pas moins de 6 kilomètres séparent le campus Aboudaou du siège de la wilaya, où était prévu le rassemblement, cela n'a pas empêché la forte mobilisation, qui a caractérisé la marche de la CLE de Béjaïa. Ils étaient, en effet, des milliers à prendre part à la manifestation, organisée conjointement avec le collectif des enseignants. Organisés en trois carrés, les manifestants ont mis plus d'une heure pour rejoindre le point du rassemblement : le siège de la wilaya. Lieu à partir duquel un meeting a été improvisé. Occasion pour les animateurs de la coordination locale des étudiants, mais aussi du collectif des enseignants, de se relayer pour haranguer une foule qui leur est entièrement acquise. Après avoir lu leurs déclarations respectives, les étudiants ont énuméré leurs revendications, contenues dans une plate-forme distribuée à l'occasion aux journalistes présents. Entre autres revendications mises en avant : une gestion démocratique de l'université. Les étudiants, mais aussi les enseignants, entendent par-là que les recteurs, les doyens ainsi que les chefs de département soient élus par leurs pairs et non désignés, comme c'est le cas présentement. Ils exigent, en outre, un moratoire sur les réformes universitaires. D'où l'appel à la tenue des états généraux sur l'université où sera effectuée une évaluation des systèmes classique et LMD. La revendication a tout son poids quand on sait qu'elle est soutenue par le collectif des enseignants, lequel appelle de ses vœux à l'organisation de cette rencontre. Et pour cause, elle sera, selon eux, un “cadre adéquat pour un débat constructif et serein pour procéder à une évaluation, objective, scientifique des systèmes LMD et classique, avec les acteurs élus de l'université”. Les étudiants demandent également la reconnaissance du comité pédagogique comme seul représentant légitime des étudiants ainsi que d'autres revendications : la construction d'un CHU au profit des étudiants en médecine, la construction d'un centre culturel universitaire au campus Aboudaou, l'accès au mastère sans condition, le maintien du système classique et du concours magistère avec plus de postes, l'amélioration de l'encadrement aux plans qualitatif et quantitatif et un accès libre et gratuit à l'Ecole d'enseignement intensif de langues (CEIL).