Rencontrés devant la direction générale, à Mohammadia, les entrepreneurs ont fait part de leurs inquiétudes. Une cinquantaine d'entrepreneurs ont tenu hier un rassemblement devant la direction de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya d'Alger pour exiger le paiement des factures «que la direction n'a pas jugé utile d'honorer depuis trois ans». «Cela fait presque trois ans que la direction a bloqué tout paiement de facture. On nous dit qu'il n'y a personne pour signer la décision de débloquer l'argent», expliquent également les protestataires, impuissants. Rencontrés devant la direction générale, située à Mohammadia, les entrepreneurs ont fait part de leurs inquiétudes. «Certains d'entre nous sont au bord de l'asphyxie financière. Nous sommes aussi menacés par nos créanciers», explique un protestataire. Les factures impayées par la direction de la formation professionnelle sont de 5 millions de dinars au minimum pour chaque entrepreneur. «A vous de juger combien nous souffrons pour honorer nos taxes et payer nos créanciers. Nous avons également des employés à payer chaque fin de mois, des factures à honorer et d'autres dépenses pour investir, et si cela perdure, nous serons certainement poussés à mettre la clé sous le paillasson», désespère-t-on également. Reçus par le directeur par intérim, M. Berrabah, les représentants des entrepreneurs ont eu droit à la même réponse que celle qui leur est souvent donnée depuis trois ans : le directeur occupe un poste comme intérimaire, il n'est pas ordonnateur et n'a aucune prérogative pour la signature des décisions de paiement. Les contestataires affirment que même le ministère de la Formation professionnelle «fuit cette responsabilité, estimant que c'est à la direction de la wilaya d'Alger d'honorer son dû». Des questions se posent également sur le fonctionnement de cette direction, après le départ de l'ancienne directrice. «Est-il possible qu'un directeur soit gardé au statut d'intérim pendant trois ans. Comment se fait-il que le budget et la paie des travailleurs soient débloqués, alors que les fournisseurs et les partenaires professionnels sont ignorés ?» Autant de questions que se posent les entrepreneurs en colère. A souligner que les entreprises créancières sont celles qui ont été détentrices de marchés de réalisation de bâtiment, de VRD et des fournisseurs en équipements pour les centres de formation professionnelle au niveau de la capitale. Ces entrepreneurs estiment également qu'ils sont «victimes de bureaucratie et de l'inconscience des responsables du secteur, qui laissent pourrir la situation au lieu de régler les problèmes». Interrogé, le directeur de la formation professionnelle, après une longue attente, a préféré s'abstenir de donner son avis sur les questions posées par les entrepreneurs. Il a préféré laisser le soin au ministère de la Formation professionnelle de donner les éclaircissements nécessaires. Au ministère, personne ne décroche le téléphone au bureau de la chargée de communication.