Le conflit, qui oppose près d'une quarantaine d'entreprises à la Direction des équipements publics (DEP) d'Hussein Dey, persiste et frôle carrément le pourrissement. Hier encore, une vingtaine d'entrepreneurs ont organisé, dès les premières heures de la matinée, un sit-in devant l'édifice qui abrite la DEP pour revendiquer le paiement de leurs factures. Cabrés et furieux, des entrepreneurs sont allés même jusqu'à menacer de détruire tout ce qu'ils ont réalisé au niveau, notamment, de la cité universitaire pour jeunes filles de Dely Ibrahim. Il faut savoir que, malgré plusieurs demandes d'audience adressées aux autorités compétentes, notamment la wilaya d'Alger, pour qu'elle interviennent dans le but de régler le problème, rien n'a été fait dans ce sens. Pourtant, d'après les contestataires, ce sont ces mêmes autorités qui ont adressé des ordres de service pour réaliser le plus vite possible les infrastructures nécessaires et permettre ainsi une rentrée universitaire 2004-2005 sans accrocs. D'après le porte-parole des entrepreneurs lésés, les entreprises sollicitées par le wali ont travaillé nuit et jour pour pouvoir terminer les travaux et ainsi permettre aux étudiants d'entamer, dans les meilleures conditions, leur cursus universitaire. «Au lieu de nous féliciter pour tous les efforts et les sacrifices consentis, on refuse de nous payer. Quelle ingratitude!», lâche-t-il devant les journalistes. Hier, toutes nos tentatives de joindre le directeur de la DEP ont été vaines. D'après les agents rencontrés à la réception, le premier responsable de la structure était absent pour toute la journée. Il faut rappeler que, lors d'un précédent entretien avec le directeur de la DEP, il y a de cela près d'un mois, ce dernier nous a affirmé que sur l'ensemble des entreprises, seules sept sont soumises à des réserves et, par voie de conséquence, ne seront pas payées. Le reste des entreprises, avait-il indiqué, seront réglées dans les plus brefs délais. Mais, un mois plus tard, il s'est avéré que toutes les déclarations du directeur n'ont pas été suivies d'effet, ce qui a soulevé justement le courroux des entrepreneurs, qui ont décidé de se rassembler tous les jours devant la Direction des équipements publics pour revendiquer leur dû. En attendant le dénouement du conflit, une question coule de source : pourquoi la DEP refuse-t-elle de régler ces entreprises, sachant que tous les autres services de la wilaya d'Alger ont réceptionné les projets et ont donné satisfaction aux entrepreneurs ? Le ministre de l'Habitat devrait sérieusement enquêter là-dessus pour situer les responsabilités de chacun. Car, imaginez qu'un séisme de forte magnitude frappe encore l'Algérie, les autorités, après ce qui vient de se passer, auraient du mal à trouver des entreprises pour reconstruire ce qui a été détruit. A méditer.