Pour son premier concert en Algérie, sur invitation du Centre culturel français d'Alger, le musicien trompettiste Ibrahim Maalouf, compagnon de Marcel Khalifa, a donné un concert jeudi dernier à la salle Ibn Zaïdoun avec son groupe en présence de plus de 500 personnes venues découvrir une autre saveur musicale de l'Orient. Une demi-heure avant le début du show, une longue file s'étirait encore devant les guichets de la salle. A 19 h, celle-ci est pleine de monde. Le silence règne. La lumière baisse annonçant l'imminence du spectacle. Le guitariste ne tarde pas à monter sur scène avec sa Stratocaster sun brust modèle 61. Il offrira au public un agréable solo en guise d'intro. Le reste du groupe le rejoint : le bassiste, le percussionniste et le batteur. Ibrahim Maalouf et à la guitare et à la trompette. Le morceau de l'introduction est plutôt jazzy, histoire de mettre le public dans le bain. Il sera suivi d'un morceau plus électrique dans la tendance rock intitulé Hashich. L'ambiance est au rendez-vous et les jeunes l'accueillent chaleureusement. Il entamera ensuite des extraits de son premier album, Diasporas, enregistré entre Beyrouth, Paris, Montréal et New York. Les sonorités changent, allant du jazz au rock, en passant par les musiques traditionnelles turque et iranienne. Le mélange est des plus savoureux, et le public apprécie. Certains montreront même des signes d'émotion sur quelques morceaux. Conscient des effets de sa musique, le musicien tente de détendre l'atmosphère en faisant participer le public à son show. Pour ce faire, il proposera aux spectateurs de chanter avec lui alors que le technicien du son se chargera de les enregistrer en live, et ce, afin qu'il puisse introduire leur prestation dans son prochain album. «Il s'agit d'un concours. Je l'organise là où je donne un concert. Le meilleur public aura droit à un passage dans mon prochain album», expliquera-t-il. Les jeunes ne se le feront pas dire deux fois et répondent volontiers à l'offre du jeune musicien qui est conquis et tente une approche du genre «l'Algérie, vous êtes là ?». Le public répond. Les sonorités s'assouplissent et deviennent plus légères. Le percussionniste, à la derbouka, marque sa présence. Ses mains, comme dotées de vie, exécutent une danse endiablée sur la membrane de l'instrument. Après ces chauds moments, le groupe s'oriente vers un autre style très proche de la musique traditionnelle turque qui attirera la foule vers la piste de danse. Loin d'imaginer un tel engouement, Ibrahim Maalouf quitte la scène pour un bain de foule. Il exécute quelques pas de danse avec son public. Le concert prend fin à 20h45. Les musiciens quittent la scène. Le public en veut encore et toujours. Mais c'est bel et bien la fin. On quitte la salle avec le souvenir de bons moments et l'espoir d'en revivre d'autres.