De nouvelles violences liées à la contestation du régime ont fait 7 morts au Yémen, dont 5 lors d'un affrontement entre la police et une unité de l'armée ralliée à l'opposition contre le régime du président Ali Abdallah Saleh. A Jawlat Amrane, à la sortie nord de Sanaa, des policiers ont attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi, un barrage de l'armée tenu par la 1re division blindée commandée par le général Ali Mohsen Al Ahmar, qui a rallié le 21 mars la contestation, selon une source militaire dissidente. Un officier de l'armée et 4 policiers ont été tués, alors que 2 soldats ont été blessés, a précisé cette source. Mais le ministère de l'Intérieur a affirmé, dans un communiqué, que ce sont les militaires qui ont attaqué une position de la police et qu'il n'y a eu, durant l'attaque, que des blessés parmi les policiers. La défection du général Al Ahmar, qui commande la zone nord-est dont Sanaa, a porté un coup dur au président Saleh, confronté depuis fin janvier à un mouvement de contestation ayant fait une centaine de morts. Hier, 2 manifestants ont par ailleurs été tués par l'armée à Aden, principale ville du sud du Yémen. Selon les témoins, l'armée a ouvert le feu sur des jeunes gens qui plaçaient des barils au milieu de la chaussée, dans le quartier de Mansoura, pour paralyser la circulation afin de faire respecter un appel à la grève générale. Un manifestant a été tué par balle et 4 autres ont été blessés. Le deuxième manifestant a été tué par balle dans le quartier de Moualla. Il s'agit des premiers morts à Aden, ville à la pointe de la contestation contre le régime depuis le 13 mars. De nombreuses personnes avaient été tuées lors de la dispersion violente de manifestations, fin février et début mars. Les manifestants ont lancé des appels à la grève générale hier à Sanaa, Aden et d'autres villes. Des manifestations similaires devaient également avoir lieu à Taëz, Ibb, Damar et Hodeïda, au sud et à l'ouest de la capitale.