Arrestation d'un reporter freelance de France Culture qui collaborait occasionnellement au Monde. Onze journalistes Net-citoyens en détention alors que les mesures d'intimidation se multiplient. Reporters sans frontières (RSF) a appris l'arrestation, le 9 avril 2011 à Damas, de Khaled Sid Mohand, reporter freelance de nationalité algérienne, qui réalisait des documentaires pour l'émission «Sur les docks» de France Culture. Il collaborait également pour le journal Le Monde de manière occasionnelle. D'après les informations recueillies par l'organisation, il serait incarcéré dans une prison à Damas, accusé de détention d'armes. Le journaliste et écrivain syrien, Fayez Sara, a quant à lui été arrêté le 11 avril à Damas, après sa participation à une réunion du Conseil national pour la «Déclaration de Damas». Il avait été arrêté en 2008 et détenu pendant deux ans et demi pour avoir signé cette déclaration qui réclame la levée de l'état d'urgence, le respect de la liberté d'expression et de rassemblement ainsi que le départ du pouvoir de la famille Assad. Depuis le début du mouvement de contestation, les exactions contre les professionnels des médias se sont multipliées. Des journalistes étrangers, notamment travaillant pour les agences de presse AP et Reuters, ont été arrêtés et expulsés. De nombreux journalistes et blogueurs syriens ont également été arrêtés. En outre, le pouvoir de Damas empêche les journalistes, qu'ils soient syriens ou étrangers, de couvrir les manifestations, leur interdisant de se rendre sur place. Plusieurs cas de journalistes agressés physiquement ont été recensés. Les visas pour les correspondants étrangers ne sont distribués qu'au compte-goutte. Par ailleurs, la crainte de parler et de témoigner des Syriens et des étrangers résidant dans le pays est omniprésente. Les autorités syriennes parviennent ainsi à imposer un black-out médiatique sur les manifestations et les exactions commises par les forces de l'ordre pour mâter la contestation. «Nous appelons les autorités syriennes à libérer tous journalistes et net-citoyens, qu'ils soient étrangers ou syriens, ainsi que les prisonniers d'opinion actuellement détenus en Syrie. Le règne de l'arbitraire et de la terreur n'a que trop duré», a déclaré Reporters sans frontières. Sont également toujours détenus : - Mohamed Zaïd Mistou, journaliste norvégien, d'origine syrienne, correspondant pour le site d'informations Al Arabiya.net, détenu depuis le 7 avril. - Akram Abu Safi et Sobhie Naeem Al Assal, détenus depuis le 24 mars dernier. - Amer Matar, journaliste à Al Hayat, détenu depuis le 1er avril. - Zaher Omareen, journaliste, détenu depuis le 27 mars. - Mohamed Dibo, journaliste et écrivain, détenu depuis le 19 mars. - Ahmed Hadifa, blogueur depuis le 24 mars. - Kamal Hussein Sheikou, blogueur d'origine kurde depuis le 16 mars.