Reporters sans frontières (RSF) a annoncé hier avoir appris cinq nouvelles arrestations de journalistes en Iran, portant à 41 le nombre de journalistes et cyberdissidents emprisonnés dans le pays, un mois après les résultats controversés de l'élection présidentielle. Dans un communiqué, RSF “condamne la répression grandissante” à l'encontre des journalistes en Iran et juge la situation “très inquiétante”. L'organisation basée à Paris fait état de l'arrestation le 11 juillet de Tohid Bighi, photographe et collaborateur du site Mashroteh, qui soutenait le candidat Mehdi Karoubi. La veille, un autre photographe, Majid Saïdi, qui a travaillé pour plusieurs agences nationales et internationales, a été arrêté à son domicile par des agents du ministère des Renseignements, selon RSF. La journaliste et directrice du blog Paineveste, Henghameh Shahidi, a été arrêtée le 29 juin de la même manière, ajoute l'organisation. Le 21 juin, Somaieh Nosrati, qui travaillait pour les journaux Teheran Emoroz et Hayat No a, elle aussi, été arrêtée à son domicile par des agents du ministère des Renseignements, poursuit RSF. Ils ont été tous les quatre transférés dans un lieu inconnu et les familles n'ont aucune information sur leur sort, indique l'organisation. Une cinquième personne a été conduite en prison le 11 juillet, après avoir comparu devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Il s'agit de Saïd Matinpour, journaliste pour l'hebdomadaire en langue azérie Yarpagh. Un mois auparavant, il avait été condamné à huit ans de prison pour avoir entretenu des “relations avec des étrangers” et pour “publicité contre le régime”. D'une manière générale, “les conditions de détention sont dramatiques”, déclare RSF, qui demande “la libération immédiate de tous les prisonniers”.