Chaque année, la bactérie streptococcus pneumoniae est la principale cause des deux millions de décès dus à la pneumonie infantile dans le monde. Plus de 200 experts et chercheurs, qui ont pris part au second sommet annuel sur les infections pneumococciques en Afrique et au Moyen-Orient, qui s'est tenu le 12 avril à Dubaï, ont fortement recommandé de mettre le cap sur la prévention vaccinale. Les experts s'inquiètent de la morbidité des infections causées par cette bactérie qui tue particulièrement les enfants. Au centre des débats : les souches résistantes aux antibiotiques. Des spécialistes algériens ont participé à cette rencontre organisée par le groupe biopharmaceutique Pfizer. «L'OMS reconnaît que la vaccination est une manière viable de combattre la propagation des souches de pneumocoques résistantes aux antibiotiques», a rappelé le Pr Jean Paul Grangaud, responsable de la commission algérienne de refonte de la prévention médico-sanitaire. En Algérie, 19% des décès des enfants de moins de 5 ans sont causés par la pneumonie dont la moitié est imputable au pneumocoque, selon l'OMS. Le microbe peut se présenter sous 90 souches différentes, dont 15 sont dangereuses, notamment pour les enfants. Les experts soulignent l'intérêt de l'introduction du nouveau vaccin qui protège contre 13 types du microbe, dans les programmes de vaccination en Afrique et au Moyen-Orient. Le vaccin protège contre les maladies liées à ce germe, telles que la méningite, la septicémie (bactéries dans le sang), la pneumonie (infection du poumon) et l'otite moyenne aiguë (infection de l'oreille). Pour les experts, le sérotype 19A est une souche redoutable car il est fortement résistant aux antibiotiques. Selon les données récentes, «les taux de pneumococcies causées par cette souche sont en nette progression dans le monde». Cette résistance aux antibiotiques amoindrit l'action des vaccins chez les enfants ne dépassant pas 5 ans. Des études ont démontré l'efficacité de l'introduction de vaccins pneumococciques conjugués (VPC) dans les programmes nationauxd'immunisation.«Le VPC a fortement réduit le taux d'infection à pneumocoques invasives», constate le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, dépendant du ministère de la Santé aux Etats-Unis. Ce germe constitue la première cause de mortalité par infection bactérienne chez les moins de 2 ans. Pour l'OMS, les pathologies pneumoccociques sont la première cause de mortalité évitable par un vaccin dans le monde chez les enfants de moins de cinq ans.