La municipalité est, comble du paradoxe, riche par ses potentialités, mais pauvre par le manque d'initiatives de ses dirigeants. Les habitants du chef-lieu de daïra ne savent plus à quel saint se vouer devant la détérioration avancée du cadre de vie qui n'épargne aucun quartier de la ville. Les cités et autres lotissements sont souvent dans le noir à cause de la défaillance de l'éclairage public. L'amoncellement d'immondices et d'ordures ménagères à tous les coins de rues, ainsi que la multiplication des nuisances sonores et olfactives, sont le lot quotidien des riverains. Mis à part l'artère principale du centre-ville, les nids de poule, crevasses et chaussées défoncées abondent, en ville comme en périphérie. Le pire, c'est que les excavations et tranchées, nées de travaux d'AEP et d'assainissement, entrepris sur la voie publique, ne sont, selon nos constatations, jamais comblées. Ce qui, au demeurant, contribue à l'effritement et la dégradation du réseau routier. Un responsable au niveau d'une institution sécuritaire a, ainsi, résumé la situation: «C'est vraiment incroyable ! Partout en ville, tous les 40 mètres, on tombe sur une fosse ou une crevasse. Et dire que la municipalité dispose de ressources financières exceptionnelles.» Des scènes d'automobilistes et de motocyclistes slalomant sur la voie pour contourner les fosses et les cavités béantes, sont caractéristiques à cet égard. Force est de constater dès lors, qu'à Chelghoum Laïd, la prise en charge des doléances citadines est le dernier souci des autorités concernées. La mémoire collective retiendra, surtout, que les élus communaux, notamment durant ces deux derniers mandats, ont passé le plus clair de leur temps à se tirer dessus et à s'entredéchirer pour des considérations de leadership. La municipalité est, comble de paradoxe, riche par ses potentialités, mais pauvre par le manque d'initiatives de ses dirigeants. La gestion approximative, et par à coup, des affaires publiques, dénote l'imprévoyance et l'absence de stratégie dans le traitement des nombreuses demandes citoyennes. Sinon, comment expliquer que des dizaines d'habitants en soient arrivés à manifester devant le siège de l'APC pour exiger le départ du maire et de son équipe. Echec et mat L'échec du programme (si programme il y a) des locataires de l'Hôtel de ville, sensés redonner à la localité son lustre d'antan, est patent; des citoyens l'affirment tout haut: «Lorsque des élus n'arrivent pas à maîtriser la problématique des rejets domestiques et l'éclairage public, il vaudrait mieux pour eux qu'ils partent.» Interrogé plusieurs fois sur le phénomène de la prolifération des ordures ménagères, le P/APC le met sur le compte «exclusif» de l'incivisme des habitants. Lors d'une rencontre avec le chef de daïra, ce dernier nous a déclaré: «Nous avons à maintes reprises tenté de transcender les représentants du peuple afin qu'ils s'impliquent dans une dynamique qui tienne compte du seul intérêt collectif, mais ces derniers ne semblent pas prêts de se départir de leurs guerres inter claniques.». Et, avec l'accroissement des agressions sonores induites par une centaine d'engins agricoles, interdits de circulation dans les wilayas limitrophes, mais plus que tolérés à Chelghoum Laïd, le ver est bel et bien dans le fruit.