Les habitants du secteur Ibn Sina, ex-Petit-Lac, relevant de la commune d'Oran, notamment, ceux des quartiers Gualema, Ben Guetat Mohamed, Biskra et Krachaï Mohamed, souffrent de l'isolement, faute d'un réseau de voirie praticable et du manque remarquable de certaines infrastructures. Du coup, une bonne partie de la population habitant ce quartier se sent totalement marginalisée, cet isolement étant alimenté, en outre, par l'absence des structures de loisirs et d'un nombre d'équipements publics pouvant contribuer au développement local de ces quartiers. Le dénommé Mohamed habitant le quartier Ben Guetat Mohamed, nous dira en ce sens: «nous avons ras-le- bol de continuer à vivre dans de telles conditions. Notre quartier n'a bénéficié d'aucune véritable opération d'utilité publique. Nous manquons de beaucoup de choses. Les problèmes engendrés par l'inexistence d'un réseau de voirie praticable pèsent lourd sur notre quotidien. En effet, les transporteurs privés refusent de pénétrer à l'intérieur de certains quartiers à cause de l'état sinistré des accès. Les services de la société SEOR ont lancé, il y a 03 mois, des travaux de creusements pour réaliser la maintenance et la réfection des réseaux sanitaires. Mais Après avoir achevé leur chantier, ils n'ont pas remis la voirie en état initial. Les routes sont actuellement dans un état catastrophique et les trous qu'ils ont laissés derrière eux, se remplissent d'eau à la moindre chute de pluie. D'ailleurs, Les dernières précipitations qui se sont abattues sur Oran ont plongé le quartier dans un décor des plus hideux, alors que notre quartier comptait parmi les plus beaux d'Oran». Cette crainte est partagée par Salim qui habite le quartier BisKra: «Les quartiers d'Ibn Sina ont connu des travaux de creusement des routes pour la réfection et la rénovation des réseaux de viabilisation, malheureusement, ces travaux ont réglé des problèmes et en ont créé d'autres. Alors que nous sommes à la porte de l'hiver, les routes du quartier sont quasiment impraticables »
Pour leur part, les automobilistes empruntant les routes de ce quartier, qualifient" la situation d'inqualifiable, en précisant qu'un nombre d'accès sont impraticables et nécessitent une réfection totale. La détérioration est constatée, surtout, au niveau des axes ayant connu des travaux de réalisation des réseaux souterrains de gaz et d'AEP. Malheureusement, les responsables de ces travaux n'ont pas remis en état la chaussée, une fois la viabilisation livrée, ce qui fait que la voie devient impraticable, notamment lors des pluies en hiver. A cet effet, nous appelons les autorités locales à remédier à la situation», dira un nombre d'automobiliste.
L'insalubrité et l'activité commerciale illicite, l'autre point noir du secteur
C'est une vraie catastrophe écologique et sanitaire qui menacent les habitants du quartier Guelma à cause du cadre insalubre induit par l'activité illicite du marché des fruits et légumes. La situation dans cette cité ne cesse de se dégrader et l'ensemble de ses accès sont infestés d'ordures, des restes de fruits et légumes et d'eaux noirâtres à cause du déversement sauvage des eaux usées dû à l'obstruction de certaines canalisations. Les élèves des trois établissements primaires sis au quartier, à savoir les écoles Laâradj Ali, Hmidi Saïdia et Boumediene Lakhdar, sont les plus exposés aux risques qui découlent de cet état de fait, car le marché informel se tient à proximité de ces 03 écoles. Selon les habitants «certains commerçants ont fermé leurs locaux commerciaux situés dans les marchés couverts pour venir s'installer sur la voie publique. Difficile pour le commun des mortels de se frayer un chemin dans les venelles encombrantes et encombrées de ce marché, mais ce sont surtout nos enfants scolarisés dans ces écoles qui souffrent le plus de ce désastre », dira Abderrazak, un habitant du quartier.
A ce même titre, l'une des habitantes du quartier, témoignera à son tour
«Nous, les riverains et autres passants sommes contraints de faire de la gymnastique pour ne pas tomber nez en avant dans ces cloaques. Des odeurs nauséabondes qui se dégagent de tous les coins, nous empêchent d'ouvrir les fenêtres. Les insectes vecteurs de maladies nous empoisonnent la vie. Certains commerçants ne se gênent aucunement pour obstruer les regards d'évacuation au mépris de toute mesure de sécurité. En conséquence, les personnes qui fréquentent ce marché endurent toutes les peines du monde à circuler au milieu de ces eaux usées stagnantes. »
Le président de l'association El Chahid Abdeli Saïd «Lasia », en l'occurrence, M. Zadame Mekki, nous dira: « notre quartier souffre du cumul et de l'entassement des ordures dans les rues. Parfois, ces ordures demeurent entassées dans la rue, pendant des semaines, avant qu'elles ne soient ramassées. Les services de la commune ont doté le quartier d'un grand container métallique d'ordures, mais celui-ci n'est pas vidé régulièrement. Du coup, une fois rempli, les habitants du quartier posent leurs sachets d'ordures par terre » dira-t-elle avant de s'interroger: «est-ce normal que l'établissement primaire Boucif continue à fonctionner dans de telles conditions, alors qu'il est mitoyen à un parking de véhicules qui est totalement envahi d'ordures. Pis encore, de grand engins passent régulièrement par cet endroit, ce qui expose les élèves de cette école primaire à d'éventuels accidents. »
Des quartiers et des rues sans éclairage public
La défectuosité de l'éclairage public dans certains quartiers du secteur In Sina, notamment BisKra, pose un vrai problème d'insécurité et les habitants affirment qu'ils ont ras-le-bol de plonger dans le noir à la tombée de la nuit. Une situation qui favorise, plus que jamais, l'escalade des agressions et des vols, disent-ils. Selon Abdekader, un habitant de la rue BisKra: «certains quartiers sont sans panneaux d'éclairage, depuis des années. Pendant la nuit, les automobilistes utilisent l'éclairage de leur véhicule pour pouvoir rouler, faute de quoi l'on pourrait s'attendre à des situations dramatiques. Dans les ruelles, la situation est plus inquiétante et les passagers riverains n'arrivent même pas à se reconnaître. C'est carrément l'insécurité », dit-il, avant d'ajouter, qu'« il est carrément inconcevable que des quartiers relevant de la commune d'Oran ne soient pas éclairés, car on n'est pas sans savoir que le problème de l'éclairage engendre volontairement l'insécurité.»
Un bureau de poste fermé, depuis des années, et la situation du transport n'est pas au beau fixe.
Les habitants des quartiers du secteur Ibn Sina souffrent de l'absence d'un bureau de poste, ce qui les oblige à se déplacer jusqu'au centre d'Algérie Poste de Saint Charles et pour y arriver, il faut prendre le bus. Cette contrainte pose un vrai problème pour les habitants du secteur, notamment les vieux qui rencontrent de nombreuses difficultés pour se faire transporter via le transport collectif. Ces habitants ne cessent de s'interroger pourquoi le bureau de poste du quartier Victor Hugo demeure fermé, alors qu'il peut régler une grande partie des problèmes. Un habitant dira à ce sujet «pour nous, c'est indispensable que les autorités locales songent à rouvrir ce bureau de poste fermé, pendant des années, pour des raisons que nous ignorons, ou bien, qu'elles nous trouvent une solution. C'est désolant de voir des personnes âgées attendre, debout pendant de longues heures, devant les guichets de la poste de Saint Charles pour finalement rentrer chez eux bredouilles. »
La Maison de jeunes fermée
S'agissant des problèmes qui touchent les jeunes du quartier, ils ont trait, dans leur majorité, à l'absence des infrastructures de loisirs et de distractions. Nombre d'entre eux affirment qu'ils se voient souvent interdire l'accès à la Maison de jeunes qui, selon eux, a bien été construite pour eux. A en croire ces jeunes, «seuls les privilégiés ont droit aux services de cette Maison de jeunes.»,nous dit-on. De ce fait, les jeunes de la commune n'ont d'autres choix que de rester chez eux ou de passer leur temps dans les cafés de la ville. Ils se disent marginalisés et privés de toute activité culturelle et de distraction, susceptibles de les plonge dans le chaos. «Cette circonscription relève de l'une des plus importantes communes du pays et des plus riches de l'Algérie. Malheureusement, sa jeunesse n'est pas prise en charge. Nous n'avons ni structure culturelle, ni sportive, encore moins des espaces de divertissement. Nous sommes des jeunes et nous avons besoin de ce genre d'infrastructures susceptibles d'absorber notre oisiveté. Faute de quoi, nous passons nos journées dans la rue à ne rien faire. Ce vide risque de pousser de nombreux jeunes à la déviation. Il est absolument important que les responsables locaux interviennent expressément pour protéger les jeunes d'un tel risque et leur permettre de bénéficier des activités et des services qu'offre la Maison de jeuneS sans la moindre ségrégation sociale »