Les jeunes artisans se trouvent bloqués par leurs registres de commerce et ne peuvent pas accéder aux dispositifs offerts par l'Ansej et la Cnac. Depuis plusieurs mois, à chaque fois que je me présente à un établissement public pour acquérir un projet qui convient à mon activité, on me répond que je n'y ouvre pas droit, alors que la circulaire ministérielle du 7 octobre 2010, transmise à la chambre de l'artisanat et des métiers, donne aux artisans le droit aux projets artisanaux, tels que la charpente métallique, menuiserie… etc. Cependant, cette circulaire limite le jeune artisan à bénéficier d'un projet qui ne dépasse pas les 8 millions de dinars. Avec toutes ces dispositions, les entreprises continuent à se justifier par la célèbre formule qu'elles n'ont rien reçu». Ce constat amer a été fait par les jeunes artisans présents à un séminaire tenu, avant-hier à Annaba, dont le thème a porté sur le code des marchés. Organisée par la chambre de l'artisanat de Annaba et animée par le consultant et formateur, Ali Berbiche, doyen de faculté de droit d'Alger, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien sénateur, cette rencontre a constitué un forum de contact entre les différents intervenants du secteur de l'artisanat. La réplique de Amrouni Youcef, le président de la chambre de l'artisanat et des métiers de Annaba n'a pas tardé. Il a déclaré en plénière: «Nous avons invité le président national de la chambre de l'artisanat et des métiers pour soulever tous ces problèmes à même de chercher des solutions mais malheureusement il n'est pas venu. Nous avons décidé alors de saisir officiellement le ministère du Tourisme et des Métiers pour s'expliquer devant ce blocage.» Sur le registre du code des marchés, les insuffisances sont légion. C'est du moins l'avis de A. Berbiche lorsqu'il affirme: «Nos entreprises publiques choisissent les entrepreneurs les moins disants. Cependant, ils réalisent un travail mal fait qui correspond à l'enveloppe allouée. Avec les dernières dispositions, les établissements publics économiques étudient parallèlement les offres financières et techniques pour s'assurer de la qualité de la prestation de service.» En reprochant aux entreprises publiques de céder les études aux experts étrangers, le formateur assure de la disponibilité d'un large panel d'experts algériens, qui n'ont rien à envier aux étrangers. Dans cette rencontre riche en enseignements, les débats n'ont pas tari, d'autant plus que des réserves ont été émises par des participants, notamment les jeunes investisseurs, sur l'opacité qui caractérise cette nouvelle circulaire. A ce propos certains d'entre eux ont déclaré : «Nous considérons que cette circulaire est entourée de zones d'ombre. Il faut qu'il y ait un arrêté conjointement établi par le ministère des Finances et celui du Tourisme et de l'Artisanat pour la vulgariser et la mettre en application». En attendant les mesures demandées, les jeunes artisans se trouvent bloqués par leurs registres de commerce, puisqu'ils ne peuvent pas accéder aux dispositifs offerts par l'Ansej et la Cnac. Pour pallier à ce blocage, le directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers de Annaba a sécurisé les concernés en leur disant: «Nous ne sommes pas contre le fait de radier vos registres de commerce à l'effet de bénéficier d'un projet dans le cadre du dispositif offert par la Cnac ou l'Ansej tout en restant adhérents à la chambre.»