Après le front social qui gronde en Algérie, c'est au tour des clubs professionnels de football de monter au créneau pour dénoncer les lenteurs constatées dans l'application du projet de la professionnalisation de la discipline. Les clubs professionnels des Ligues 1 et 2 ont décidé, en effet, de boycotter les compétitions nationales à partir de ce week-end. Ils ne vont pas jouer la 20e journée de la Ligue 1 et la 22e journée de la Ligue 2 programmées pour vendredi et samedi prochains. La décision a été prise unanimement hier par les présidents des clubs professionnels au terme d'une réunion tenue à l'hôtel Mercure d'Alger. Sous la présidence de Mahfoud Kerbadj, l'Association des présidents des clubs professionnels (APCP) a pris donc l'irrévocable décision de bouder toutes les compétitions locales relevant des championnats professionnels. L'APCP semble cette fois-ci décidée à aller au bout de son action, histoire de pousser les responsables du pays à mettre en application les décisions prises en 2009 par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour la professionnalisation du football national. Ces mesures (qui n'ont jamais vu le jour) visent essentiellement à accompagner les clubs dans ce processus. L'on cite notamment l'octroi pour chaque club professionnel d'un prêt de 10 milliards de centimes à taux bonifié (1%), l'octroi également d'une assiette de terrain pour ériger des centres d'entraînement et bien d'autres mesures qui auraient aidé les clubs à devenir… professionnels. Contacté par téléphone, le président de l'APCP,Mahfoud Kerbadj, déclare : «Nous avons essayé de sensibiliser les responsables sur la nécessité d'appliquer les décisions du président de la République. Nous n'avons rien vu venir et ce sont les clubs qui subissent les méfaits. Cela ne peut pas continuer ainsi, d'où la décision de boycotter les compétitions locales.» Les clubs ne craignent-ils pas d'être relégués en palier inférieur en cas de trois forfaits en championnat ? Imperturbable, Kerbadj lance le défi : «Qu'on fasse rétrograder les 32 clubs professionnels en division inférieure !» Menace sur la finale de la coupe Joint également par nos soins, le vice-président de l'APCP, Abdelkrim Medouar, se montre lui-aussi déterminé à continuer le combat : «Nous ne comprenons pas ces blocages qui nous pénalisent. Nous avons décidé de passer à l'action pour faire bouger les choses. C'est ce qui explique d'ailleurs notre décision de bouder la compétition nationale.» Cela risque, selon Medouar, de s'étendre à la finale de la coupe d'Algérie prévue le 1er mai prochain au stade du 5 Juillet (16 heures) entre la JS Kabylie et l'USM El Harrach. Lors de la réunion de l'APCP, le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, solidaire avec ses pairs, a menacé ouvertement de boycotter la finale si jamais les autorités ne mettent pas un terme à cette situation de blocage nuisible au projet de professionnalisation de la discipline.