Des transactions douteuses ont fini par dilapider le foncier dans cette wilaya, enregistrant une congestion de ses espaces qui hypothèque son développement. Un groupe de personnes a fermé la RN3 reliant Batna à Biskra aux environs de la nouvelle ville Hamla dans la matinée d'hier durant plus de deux heures dans le but d'attirer l'attention des autorités sur l'obstination d'un entrepreneur à entamer les travaux sur une assiette qui fait encore l'objet d'une procédure judiciaire. A l'origine, 450 personnes avaient acheté des lots en 1999 par acte sous-seing privé (ôrfi), et ne se lassent pas depuis de demander un permis de construire. Projetant la réalisation de la nouvelle ville de Hamla en 2004, les autorités locales avaient procédé à la démolition des constructions entamées parce qu'elles les considéraient comme «indus occupant », leur demandant de se présenter chacun avec son acte afin de trancher définitivement. Après le décès, en 2006, du propriétaire du terrain à l'origine de la transaction, l'un des héritiers a revendu la même parcelle à un entrepreneur qui a pu établir un acte notarié ainsi qu'un permis de construire que lui aurait signé l'ex-wali, est-il dit dans une lettre adressée au wali par les protestataires. Muni de son acte notarié et de son permis de construire, l'entrepreneur en question s'est présenté à plusieurs reprises sur les lieux avec des engins où, selon des témoignages sur place, «il a démoli les quelques poteaux érigés ça et là». Dans la matinée d'hier, un mouvement d'engins (niveleuse, bulldozer et autres camions) a été remarqué par ceux qui revendiquent le terrain. « Ayant épuisé toutes les voies, nous avons décidé de fermer la route pour obliger les autorités à l'arrêter », nous a déclaré Ali Khemiche, porte parole des protestataires. Accouru sur les lieux, le P/APC leur a proposé de rouvrir la route et de le rejoindre dans son bureau aux fins de chercher une solution au problème. Au terme de cette rencontre, à laquelle avaient assisté des membres de la famille propriétaire des terres en question, le maire a promis de geler sine die le permis de lotir obtenu précédemment par l'entrepreneur. L'expert désigné par la justice a pris connaissance lui aussi de l'existence de ces acquéreurs et a été instruit d'ajouter ces éléments à son expertise.