Paris. De notre correspondante Ali Al Issaoui, membre du CNT libyen, persiste et signe sans apporter de preuves ni d'éléments tangibles et convaincants aux accusations portées par le CNT contre le gouvernement algérien. Alors que nous lui demandions d'être plus précis sur les accusations d'aide en équipements militaires et d'envoi de mercenaires au régime d'El Gueddafi et de faire part des preuves dont il disposerait, Ali Al Issaoui, chargé des relations extérieures du Conseil national de transition, s'est contenté de cette réponse (ou non réponse) évasive : «Il y a plus d'informations qui sont disponibles que ce qui est rapporté dans la presse. Nous ne souhaitons pas les publier directement et en particulier lorsque cela concerne des pays arabes frères. Nous pouvons en discuter de façon bilatérale.» Esquivant la question d'un confrère de la presse africaine sur la présence de mercenaires aux côtés des forces armées d'El Gueddafi, Ali Al Issaoui renvoie le berger à la bergère: «Demandez à El Gueddafi, c'est lui qui les a fait venir.» Quant à l'initiative de l'Union africaine, le conférencier estime qu'«elle n'est pas acceptable par le CNT parce qu'elle essaie d'imposer El Gueddafi. Toute initiative quelle qu'elle soit doit inclure le départ d'El Gueddafi». Accompagné de Salah Zourem, ancien ambassadeur en France, Ali Al Issaoui a animé hier en fin de journée une conférence de presse au Centre d'accueil de la presse étrangère (CAPE) à la faveur de la visite du CNT en France dirigé par son président Moustapha Abdeldjalil. Les représentants du CNT libyen ont affirmé devant les journalistes que la rébellion libyenne a besoin d'armes, de conseils militaires, d'entraînement et d'organisation des résistants au régime d'El Gueddafi et pour ce faire «toutes les options sont ouvertes». «Nous sommes arrivés à une phase où nous avons besoin d'armes et de conseils militaires. Tous les choix sont sur la table.» Sur une présence des forces militaires étrangères aux côtés des insurgés, le conférencier est resté dans les généralités, affirmant que toute aide d'où qu'elle vienne de pays arabes ou de pays amis pour protéger les civils contre les agressions des forces d'El Gueddafi est la bienvenue. Quel serait le rôle des conseillers militaires? «Je ne suis pas spécialiste de la chose militaire», a répondu Ali Al Issaoui. Pour sa part, Nicolas Sarkozy a promis une intensification des raids aériens internationaux contre les forces d'El Gueddafi en recevant le président du CNT, a déclaré hier l'Elysée. Nous reviendrons dans une prochaine édition sur cette visite du CNT libyen en France