Même si elle ne contrôle plus le marché avec sa fourchette (avec un minimum de 22 dollars le baril et un maximum de 28 dollars)des prix mise en place durant l'année 2000 et qui consistait à éviter des prix trop bas comme des prix trop élevés, l'Opep essaie quand même d'imprimer une démarche visant la stabilité du marché. C'est ce qui ressort des conclusions de la dernière réunion de l'organisation tenue les 19 et 20 septembre à Vienne. A défaut d'augmenter son plafond de production de 500 000 barils par jour et le porter ainsi à 28,5 mbj, l'Opep a choisi d'annoncer qu'elle mettait à la disposition du marché 2 millions de barils par jour dès le 1er octobre. Le message est surtout psychologique. La décision veut tout simplement dire que de nouvelles quantités de pétrole brut seront disponibles pour l'hiver et que le risque de pénurie est écarté. Une augmentation du plafond de production n'aurait rien signifié pour le marché qui sait que les pays de l'Opep produisent déjà plus de 28 millions de barils par jour, environ 28,4 mbj. Les deux millions de barils par jour seront disponibles pour les trois derniers mois de l'année, du mois d'octobre au mois de décembre, période où la demande augmente généralement à cause de l'hiver. Le communiqué rendu public mardi 20 septembre est très explicite. « La conférence décide de mettre à disposition du marché la capacité supplémentaire d'environ 2 mbj de pays membres, si elle est requise, pour une période de trois mois à partir du 1er octobre », est-il noté. au maximum des capacités Le président de l'organisation était plus direct devant la presse afin de démentir certains analystes qui doutent de la capacité de l'Opep de mettre plus de pétrole sur le marché. « Le meilleur moyen de le prouver est de les produire », a-t-il estimé avant de préciser : « Les deux millions sont prêts à être mis sur le marché... Qui le veut peut l'avoir. » Après cette décision, tout pays membre de l'organisation est libre de mettre sur le marché les quantités qu'il produit sans limite. En fait, tous les pays produisent au maximum de leurs capacités. L'Arabie Saoudite, qui dispose d'une capacité excédentaire de 1,5 mbj, n'arrive pas à trouver de clients pour son pétrole qui est lourd alors que la qualité la plus demandée actuellement est celle du pétrole léger pour les raffineries. Mais avec la fin de la Driving Saison aux Etats-Unis et l'arrivée de l'hiver, la donne peut changer pour la demande, notamment pour les besoins de chauffage. La baisse attendue de la demande pour cette année devrait aussi contribuer à calmer les marchés et éviter un plus grand recul de l'économie mondiale. Cette décision a été bien accueillie par Washington et Bruxelles. Le même jour, la Commission européenne s'est félicité par la voix de son commissaire à l'énergie, Andris Piebalgs, de la décision de l'Opep en déclarant dans un communiqué publié le même jour que « cette décision permettra de rassurer les pays consommateurs sur la sécurité de leurs approvisionnements en énergie ». effets cyclone Après l'ouragan Katrina, les marchés pétroliers ont vécu une alerte rouge pour un autre cyclone qui peut menacer des installations pétrolières. Il s'agit de Rita. Sauf que les installations pétrolières menacées et qui sont dans l'Etat du Texas (le quart des capacités de raffinage des Etats-Unis, soit 4 millions de barils par jour) sont construites au-dessus du niveau de la mer. Ce qui les mettrait à l'abri des inondations que le cyclone provoquerait. Les prix ont connu une hausse en milieu de semaine vers les 70 dollars le baril. Mais comme la menace n'était pas aussi forte que celle de Katrina, les prix ont connu un recul dès vendredi. Le passage du cyclone à la catégorie 3 (sur 5) dès vendredi a fait nettement reculer les prix. A New York, le Light Sweet Crude était coté à 63,90 dollars le baril vers 18h GMT alors qu'il avait clôturé la veille jeudi à 66,50 dollars le baril. A Londres, le Brent était coté à 62,94 dollars le baril vers 16h GMT alors qu'il avait clôturé la veille jeudi à 64,60 dollars le baril.