Les supporters des deux clubs constantinois ont poussé, avant-hier, un soupir de soulagement après l'annonce de l'ajournement du derby de quelques jours seulement au lieu de son annulation. Une annulation qui aurait été tout de même provisoire, car tributaire du mouvement de boycott décidé par la majorité des clubs professionnels, mais préjudiciable pour les supporters. La déception aurait été trop grande des deux camps constantinois, surtout les Sanafirs qui ont passé la semaine entière à habiller les moindres recoins de la ville de leurs couleurs fétiches, vert et noir, et ce, en prévision de ce rendez-vous très important. Et, aujourd'hui plus que jamais, aucun quartier de la ville n'a échappé à cette fièvre montante. On peut voir des banderoles de partout, que ce soit à Hamma Bouziane, Khroub, Aïn Smara… et dont la plus grande est accrochée à la cité des Frères Abbes (Oued El Had). En somme, aucune commune n'a échappé à la vague verte. Samedi et mercredi dernier, les chamailleries et les taquineries étaient au rendez-vous entre les deux camps à l'occasion du clasico… espagnol. Les Sanafirs, habituellement sympathisants du Barça, ont dû subir mercredi soir les railleries de leurs frères du MOC, traditionnellement partisans du Real de Madrid, sans pour autant que les provocations, de part et d'autre, ne franchissent les limites de la courtoisie. En dépit de cet autre clasico, les Clubistes, et contrairement aux voisins mocistes, préparent le clasico constantinois dans une allégresse extrême. Hakim, un chauvin clubiste, rencontré dans un état euphorique à la Cité des chasseurs, un des fiefs des supporters du club, nous dira ceci : «Je suis certain que nous remporterons cette rencontre, surtout que nous on ne perd plus, mais aussi parce que le MOC ne gagne plus… Pour ma part, je suis contre l'idée de les aider à remonter au classement en levant le pied. Ils n'ont qu'à se débrouiller tout seuls. Il fallait y penser plus tôt…» A l'avenue Aouati Mustapha, lieu de rencontre traditionnel des Mouloudéens, il n'y a presque personne. Les supporters sont certes sensibles au sort de leur équipe, mais ils ont appris surtout à revenir déçus après chaque rencontre. «Les camardes de Ferhat n'y arrivent plus. On attend une victoire depuis plus de 3 mois et le déclic tant promis et tant annoncé ne se déclenche pas. Sincèrement, je n'y crois plus et je crains le pire pour notre club», nous a lancé le vieux Cherif, fervent et infatigable supporter des Blancs, du moins jusqu'à cette saison. Enfin, même si l'on ne sait pas encore si le spectacle sera garanti sur la pelouse, on est sûr au moins qu'il sera comme à l'accoutumée au niveau des tribunes et des gradins.