La création et l'émission du nouveau billet de 2000 DA n'est ni une conséquence ni un vecteur d'inflation, ont soutenu les cadres de la Banque d'Algérie (BA), lors d'une cérémonie de présentation de ce nouveau billet, hier, au siège de cette institution à la villa Joly à Alger. «Il n'y a pas eu de création de monnaie, donc il ne peut s'agir d'une réponse à d'éventuelles tendances inflationnistes, car la masse monétaire demeure la même», nous ont, en effet, affirmé les économistes de la BA. Selon leurs dires, le nouveau billet de 2000 DA ne constitue qu'une simple opération de subdivision de la valeur de la monnaie fiduciaire existante, ce pourquoi il ne découle pas d'un contexte d'inflation, ni il n'induit de quelconques poussées inflationnistes. Abondant dans le même sens, le directeur général de la Caisse générale de la BA, Abbas, dont la signature figure sur le nouveau billet aux côtés de celle du gouverneur, nous explique que cette nouvelle émission de monnaie découle d'une approche globale de la Banque d'Algérie visant à assurer «une meilleure fluidité des transactions». La création d'un nouveau billet à forte valeur «n'a rien à voir avec l'inflation, dont le taux reste maîtrisé», nous a précisé M. Abbas, évoquant, en guise d'argument, la circulation en Europe d'un billet de 500 euros, qui équivaut à plus de trois fois le SNMG en Algérie. Selon notre interlocuteur, la mise en circulation du nouveau billet de 2000 DA, prévue pour le 28 du mois en cours, découle d'une simple logique «d'évolution de la composition de la monnaie fiduciaire». Et de rappeler en ce sens que la circulation fiduciaire est passée de 4 billets et un volume de 2 milliards de dinars en 1964 à plus de 2000 milliards de dinars actuellement. La part de la monnaie fiduciaire, c'est-à-dire les billets de banque, précisent au demeurant les économistes de la BA, représente quelque 25% de la masse monétaire globale. Interrogé, par ailleurs, sur le retrait des anciens billets de 200 DA, le DG de la caisse générale de la BA nous a affirmé que l'opération est en cours et que le billet de 200 DA, de type 1983, devrait en principe disparaître de la circulation vers la fin de l'année en cours. De son côté, M. Hamlat Abdelaziz, directeur général de l'Hôtel des monnaies, structure en charge de l'impression des billets, a tenu à préciser que la nouvelle coupure de 2000 DA est assortie d'éléments de sécurité des plus fiables et des plus modernes, tels qu'un filigrane, une bande holographique et un fil de sécurité. En termes d'effigies, le nouveau billet est dédié à la science, la technologie et le développement, avec en outre les figures de l'Emir Abdelkader et de Jugurtha, tandis que, à l'inverse des autres billets, les images d'animaux n'y figurent pas. Enfin, à la question de savoir quelle est l'ampleur de la contrefaçon des billets en Algérie, le DG de l'Hôtel des monnaies s'est contenté de nous répondre que les faux billets ne représentent qu'une part négligeable de la monnaie en circulation.