Les épouses des grévistes de l'entreprise des réalisations industrielles de Seriana (ERIS), ont décidé, lundi dernier, de rentrer en action en signe de soutien à leurs époux en arrêt de travail depuis un mois et demi. Résidant à la Cité des 304 logements, censées représenter les femmes au foyer, celles-ci ont observé un sit-in à l'entrée de l'usine, spécialisée dans la fabrication de munitions, et ont demandé à voir le directeur général. Ce dernier a accueilli six d'entre elles, selon un communiqué émanant du collectif des travailleurs grévistes. «Elles lui ont clairement affiché leur déception et leur colère, en lui reprochant sa politique du mutisme, son manque de responsabilité et ce qu'elles considèrent comme absence de compassion humaine vis-à-vis de leur situation», lit-on dans le même communiqué. Par ailleurs, il est rappelé que «les familles de ces travailleurs qui à la base sont dans une situation très difficile avec leurs petits salaires, vivent aujourd'hui une véritable crise, sans revenus et apport financiers depuis le début des revendications». Si les réponses du directeur de l'entreprise à ces femmes se veulent rassurantes par rapport à la révision des grilles de salaire, il n'en demeure pas moins que les époux restent sceptiques quant à la véracité de ces déclarations qui, pour le moment, ne sont que des promesses. En outre, ils font remarquer qu' «ils n'ont, à ce jour, pas perçu la rémunération des journées travaillées au cours du mois de mars, soit les 12 premiers jours, et ce malgré le payement du salaire du mois de mars pour la minorité des travailleurs non grévistes». Les femmes ont fini par rentrer chez elles tout en promettant de revenir en cas de persistance de refus des revendications de leurs maris. Par ailleurs, l'on a appris que le commandant du secteur de la wilaya de Batna s'est déplacé à l'usine, hier, et a entamé des discussions avec les représentants des travailleurs grévistes.