Abdelkader Meziani (1987 contre la JSMB) est le second capitaine d'El Harrach, après Rachid Kabri (1974 face au WAT), à avoir conduit l'USMH à la victoire en finale de la Coupe d'Algérie. Figure emblématique de l'USMH, qu'il a servi durant toute sa carrière, il jouit d'un charisme incontestable pas seulement à El Harrach mais partout en Algérie. Il a été un joueur talentueux qui s'illustrait par sa technique et ses prouesses qui faisaient de lui l'un des meilleurs joueurs algériens de l'époque (années 1980). C'était le maestro de l'équipe au sein de laquelle évoluaient de brillants jeunes joueurs (Ben Omar, Lounici, Meddane, Sadji, Bechouche, Kerraz) qu'encadraient parfaitement les piliers de la formation (Layachi Nouri, Younes Ifticene, Djezzar, Herabi). Leur maître à jouer : Abdelkader Meziani. Vingt-cinq ans après le dernier sacre harrachi, nous sommes allés à la rencontre de ce fabuleux joueur pour parler de la finale USMH-JSK, dimanche, de l'époque du dernier sacre, de l'évolution du football, de ce qu'il fait depuis sa retraite. Quelle comparaison fait-il entre la période où il jouait et maintenant ? «Je préfère la première. C'était l'insouciance et le plaisir de jouer prévalait. Nous formions une vraie bande de copains issus du club avec des dirigeants bénévoles qui aimaient le club. Aujourd'hui, c'est différent. L'esprit club n'est plus le même. La mentalité a complètement changé». Ne regrette-t-il pas cette époque ? «Bien sûr ! On venait au football comme on entrait en religion. Le football était une fête pour les joueurs, les supporters, les entraîneurs, dirigeants. Ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, le football, c'est presque la guerre. L'argent, qui coule à flot, a gangrené le football qui en retour, n'a rien gagné». Famélique budget Que préconise-t-il pour une sortie de crise ? «Il faut revenir aux fondamentaux, à savoir la formation à la base avec la priorité aux petites catégories et aux entraîneurs de qualité. Rien ne peut se faire sans l'infrastructure appropriée. Les clubs sont dépourvus de terrains. Comment veut-on redresser le football algérien sans cet outil ? A notre époque, les terrains vagues étaient un grenier pour les clubs, interroge-t-il. Ils ont été remplacés par des tours en béton, obligeant la sélection à s'appuyer exclusivement sur des joueurs formés à l'étranger et contre qui je n'ai absolument rien». Quand on lui demande de comparer l'USMH de 1987 et celle de 2011, Abdelkader Meziani répond : «Chaque époque et chaque groupe a ses spécificités. En 1987, on jouait les yeux fermés. Nous étions nourris à la même philosophie. Il y avait de très bons jeunes à l'instar de Ben Omar, Lounici, Meddane qui ont ensuite fait du chemin en équipe nationale. Le groupe d'aujourd'hui est de qualité et renferme de bons joueurs à l'instar de Boumechra, Boualem et beaucoup d'autres. Le coach Boualem Charef a beaucoup apporté, ajoute-t-il. Il est derrière les belles performances réalisées depuis deux ans. Le famélique budget n'a pas freiné le comité directeur dans la poursuite de sa politique hardie et axée sur les jeunes. El Harrach est en train de prouver qu'en football, le moteur, ce n'est pas l'argent uniquement. Les prétendues grosses cylindrées à gros budgets où sont-elles ? L'USMH est un exemple à méditer…»