Désabusés par l'absence prolongée de liquidités au niveau des guichets d'Algérie Poste, des centaines de citoyens ont bloqué, hier matin, le centre-ville au niveau du boulevard du 1er Novembre, juste devant la grande poste. Jeunes, retraités, hommes et femmes sont venus crier leur colère. Ils ont exigé la venue du wali pour lui faire part d'une situation qui risque d'être le détonateur d'une explosion sociale. Encadrés par la police et soutenus par des membres de leurs familles, les retraités disent «ne plus croire aux promesses sans fin des responsables». Pas même celle du coordinateur de wilaya, nouvellement installé dans ses fonctions. Djillali, Benaïssa, Adda, pour ne pas les citer tous, écœurés par cette situation inédite, ont été jusqu'à faire des propositions pour battre en brèche les arguments développés par Algérie Poste, dont celui lié aux aléas du transport de fonds. Benchaachoua Rabah, directeur d'Algérie Poste, impute cette crise de liquidités aux «dotations de plus en plus restrictives de la part de la Banque centrale». «De 600 millions de dinars, on est retombé à 480 puis à 430 millions de dinars qui ne nous tiennent que deux jours, vu les augmentations de salaires ces derniers temps», dit-il, tout en annonçant l'ouverture en mai d'une agence au niveau de la cité Kaïd Ahmed (ex-AADL). «En attendant nos agences notamment, celles de Zaaroura et Volani écoulent jusqu'à 45 millions de dinars par jour», explique-t-il. Entre-temps, rien ne pointe à l'horizon.