L'Association mondiale des journaux (AMJ) a exprimé, hier, son « indignation et sa peine » devant l'assassinat de Gebran Tuéni, membre de son Conseil pour les questions liées au Moyen-Orient, victime d'un attentat à la voiture piégée. « Nous condamnons le plus vigoureusement possible l¹assassinat de M. Tuéni, un éditeur et un journaliste remarquable, courageux et déterminé », déclare dans un communiqué l'AMJ, qui a appelé le gouvernement libanais à « user de tout son pouvoir pour que les assassins soient rapidement traduits en justice ». Dans un communiqué, l'AMJ appelle le gouvernement libanais à « identifier rapidement les assassins et à les traduire en justice ». Elle appelle également les Nations unies à poursuivre leurs investigations sur la Syrie et à prendre des mesures appropriées contre le régime. Membre du conseil d'administration de l'AMJ depuis 10 ans, Gebran Tuéni avait reçu le Prix de l'excellence en presse écrite de l'AMJ pour « son courage et sa persévérance pour avoir publié son journal, An Nahar, pendant la guerre civile au Liban ». Selon l'AMJ, « Gebran savait très bien qu'il venait en priorité sur la liste des personnes visées par les assassins qui tentent d'entraver le processus politique au Liban ». Il avait choisi néanmoins de rester à la tête de son journal, An Nahar qui, sous sa direction, était « un véritable phare pour le journalisme indépendant dans le monde arabe ». Le mois dernier, Timothy Balding, directeur général de l'AMJ, avait demandé à Gebran comment il trouvait le courage de continuer à travailler alors qu'il était sérieusement menacé de mort, rapporte l'association. « Que pourrais-je faire d'autre, lui avait répondu M. Tuéni. Mon journal, en disant la vérité, a été un catalyseur décisif dans le processus conduisant à une réelle indépendance pour mon pays. »