Le collège réceptionné par un chef d'établissement contractuel l'année dernière commence à voir son image noircir avec l'absence d'un mur de clôture, des barreaux aux fenêtres et des vitres déjà brisées. Les élèves et les enseignants sont en danger, vu les fréquents jets de pierre. Un incident s'est produit le 11 décembre et une enseignante a risqué sa vie. Six PV avaient déjà été adressés à la sûreté de daïra pour l'insécurité régnante, surtout que des jeunes s'étaient introduits dans la cour avec des couteaux mettant en danger la vie de tout le monde. « Un mur de clôture aurait évité ces intrusions trop faciles », dira une enseignante. Notre visite avait confirmé ce constat, puisque aucune personne n'était là pour nous accueillir, et tout de suite nous étions dans la cour, contrairement à l'école primaire Damerdji, où le directeur avait ouvert un « hublot » pour voir qui frappe à la porte. Le collège dispose de 15 divisions et de 552 élèves dans une superficie de 8000 m, dont 3000 bâtis, sans salle de sport, ni bibliothèque, ni matériel de laboratoire digne, ni salle de réunion et de spectacle. L'inventaire des malfaçons était long à énumérer, mais ce qui touche à la sécurité se doit d'être relevé ! Ainsi, la chambre accueillant la chaudière est attenante à une salle de classe pendant que les vestiaires prévus pour les activités sportives sont un peu plus loin : l'échange aurait été plus judicieux ! L'affaissement du bâti est visible en plusieurs endroits et même la bâche à eau menace de s'enfoncer. Des infiltrations d'eau sont visibles partout démontrant le manque de soins dans tous les corps d'Etat, bien qu'un parent d'élève, qui est membre du CTC, possède une entreprise d'étanchéité. Le suivi des travaux, permettant le paiement des factures des entreprises, avait été assuré par un directeur contractuel, alors que la législation est claire : « Un directeur titulaire exerçant dans la même commune peut procéder à la réception », précisera un autre parent. Absence de bibliothèque, de photocopieuse, de machine à tirages : l'intendant n'était pas là pour répondre, lui qui exerce au lycée technique de Oued El Alleug et ne réserve que deux journées de présence à un collège qui vient de démarrer... et mal ! Un CEM ouvert à tous les vents - Diar El Bahri ne volant pas son titre - et des enseignants qui doivent supporter l'intrusion de la musique à haut débit des radios par les fenêtres extérieures, interdisant alors tout enseignement. Les nombreuses carcasses de villas et bâtiments à la périphérie amène son lot de jeunes manœuvres en mal d'aventure et proposant à nombre de jeunes collégiennes des aventures au fond d'un chantier désert, derrière de gros piliers et imposant ainsi une vigilance de tous les instants à une administration qui ne sait plus qui croire pour certaines absences : manque de transport, maladie, problème quelconque ou complicité active à un âge fort sensible. Une école primaire à quelques dizaines de mètres croule sous le nombre des 1030 élèves répartis sur 12 salles avec certaines classes dépassant les 50 élèves, alors qu'un chantier de 12 salles pour le primaire semble à l'abandon juste dans le voisinage des nouveaux immeubles d'habitation réceptionnés et occupés par leurs bénéficiaires. Pas de gardien, aucune trace d'activité d'une entreprise de construction alors que le mobilier est à l'intérieur des salles et exposé à toutes les dégradations. Une commune importante du centre du pays et dans un site plat n'imposant aucun effort pour la viabilisation, mais qui semble gérée à l'emporte-pièce avec les différents scandales qui n'occupent même plus l'opinion publique blasée par les fausses promesses. Même le directeur de l'école primaire, dira à un parent qui s'inquiétait de la non-application des directives en matière de contrôle continu des connaissances : « Les enseignants font du gardiennage et leur temps consacré à cet effet ne leur permet pas de procéder aux corrections des épreuves. » L'ambassadeur des USA déclarait à El Watan dans une interview parue le 12 décembre que « ... l'Algérie continue son processus de réformes économiques... et surtout qu'elle donne la priorité à l'éducation et aux nouvelles technologies ». A 40 km de la capitale, la réalité du terrain lui donne entièrement raison : une école de plus de 1000 élèves et un collège de plus de 500 élèves ne connaissent pas le synonyme de bibliothèque... Que dire des nouvelles technologies ?