« Je viens tout juste d'installer cette plaque métallique à ma fenêtre pour éviter le pire car, auparavant, la vitre a volé en éclats à cause d'un jet de pierre de l'extérieur. » C'est la plainte du directeur du CEM nouveau n°4 d'Aïn Beida, M. Ghassoul, installé en septembre en même temps que l'ouverture de cet établissement, une ancienne école primaire requalifiée mais sans aucun aménagement. Ici le problème de sécurité se pose avec acuité malgré les plaintes et les interventions de la gendarmerie. Comme on peut le constater de visu, les grillages qui protègent les fenêtres des salles de classe sont saccagés en plusieurs endroits. « Normalement, avant de livrer le CEM, on devait le doter au moins d'un système de barreaux pour une meilleure protection », déplore ce même responsable qui se bat sur plusieurs fronts. La responsabilité des élèves dans les agressions commises à l'extérieur et les mauvais traitements infligés à certains enseignants ne sont pas à écarter, souligne-t-on, tout en touchant du doigt la démission des parents d'élèves. La direction de l'Education a été avisée sur des cas particulièrement graves. En avril, un adjoint d'éducation a été agressé avec un madrier, ce qui lui a valu un arrêt de travail de 7 jours. Un autre vacataire (agent OP3), qui venait juste d'être embauché, a été lui aussi pris pour cible par des délinquants. Il y a à peine 15 jours, un enseignant vacataire a été menacé à l'extérieur par des élèves, relèvent ses collègues rencontrés sur place. Ces derniers considèrent que le phénomène des agressions doit être traité en priorité par les responsables car, à défaut, le travail deviendra insoutenable. L'établissement, dont l'effectif s'élève à 600 élèves, a commencé avec un personnel extrêmement réduit, 7 enseignants titulaires contre 14 vacataires et ce n'est qu'en janvier dernier que 7 autres professeurs ont été recrutés. La situation est pire pour l'administration qui devait fonctionner sans surveillant général, sans économe, sans secrétaire, sans concierge, sans gardien. Les agents vacataires recrutés (pour 5 heures) n'ont en général pas d'expérience, ce qui ne permet pas un fonctionnement optimal des services. Que dire alors des équipements avec, pour ne citer que quelques carences relevées, une tuyauterie volée, la détérioration de la bâche d'eau, l'inexistence des logements d'astreinte (les deux logements existants sont, dit-on, toujours occupés par des fonctionnaires de l'APC).