Adopté avant-hier en Conseil des ministres, le projet de loi de finances complémentaire pour l'exercice en cours (LFC 2011) induit un fort accroissement de la dépense publique, aux fins de budgétiser, notamment les différentes mesures socioéconomiques initiées par les pouvoirs publics au lendemain des émeutes de janvier dernier. De fait, tel que le prévoit ce projet de loi, la dépense publique globale marquera une hausse de 25%, passant ainsi à 8275 milliards de dinars, contre 6618 milliards de dinars dans la loi de finances initiale de 2011. Selon le communiqué du Conseil des ministres, diffusé lundi soir par l'APS, cette forte hausse de la dépense publique est justifiée par «le besoin d'accompagner en autorisation de programme et de crédits de paiements les décisions prises par le Conseil des ministres en février dernier pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens, répondre à la demande particulière d'emploi de la jeunesse et promouvoir davantage le développement de l'outil économique productif». Aussi, les dépenses prévues à travers le projet de la LFC 2011 concernent notamment les régimes indemnitaires des fonctionnaires, y compris leurs rappels, pour un total de 400 milliards de dinars et les subventions supplémentaires pour la stabilisation des prix du blé, de l'huile, du lait et du sucre, qui passent ainsi de 93 milliards de dinars à 271 milliards de dinars pour l'année 2011. De même, la LFC 2011 prévoit un montant de 139 milliards de dinars pour l'élargissement du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle des jeunes, l'augmentation du programme des travaux à haute intensité de main-d'œuvre, ainsi que l'augmentation du quota annuel des projets de micro-investissements et les nouveaux avantages qui leur sont accordés. S'agissant des mesures législatives et fiscales, le projet de loi de finances complémentaire pour l'année 2011 prévoit de nouveaux encouragements à l'activité économique, à savoir, un relèvement de 5 à 10 millions de dinars du plafond d'éligibilité des activités économiques à l'impôt forfaitaire unique, le dégrèvement des charges sociales à hauteur de 80% dans les wilayas du Nord et de 90% dans les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud pour les entreprises qui ont recruté des primo-demandeurs d'emploi ainsi que la validation de l'accès des investisseurs au foncier industriel à des coûts allégés. Somme toute, la LFC 2011 s'inscrit en droite ligne dans la logique budgétaire de ces dernières années, faisant fortement appel à la ressource publique pour combler les nombreux déficits sociaux et de développement.