L'Association des journalistes de Béjaïa (AJB) qui célébrait, hier, la Journée mondiale de la liberté de la presse, a souhaité que soit érigé un mémorial dédié à Saïd Mekbel, un journaliste lâchement assassiné pour ses idées il y a plus de seize ans, à Alger. L'association a organisé une émouvante cérémonie de recueillement sur la tombe de ce martyr de la plume, né le 25 mars 1940 à Béjaïa. Le frère du défunt chroniqueur, des journalistes, des élus, des militants associatifs et des chefs d'entreprise se sont ainsi recueillis à la mémoire de ce célèbre journaliste qui signait des billets satiriques sous le pseudonyme «Mesmar Dj'ha», en dernière page du Matin, un quotidien francophone aujourd'hui disparu. Des élus de l'APW, puis le wali, se sont tour à tour engagés, hier, à mobiliser le financement nécessaire pour faire ériger un buste à l'effigie du regretté Saïd Mekbel. Le wali a pris cet engagement lors d'un déjeuner offert aux journalistes pour marquer la Journée internationale de la liberté de la presse. Saïd Mekbel a été tué à bout portant par deux terroristes, alors qu'il s'était attablé dans un restaurant, près du siège du journal Le Matin, à Hussein Dey (Alger). Le martyr Mekbel fut le coordinateur du comité qui réclamait «la vérité sur l'assassinat de Tahar Djaout», le premier des 70 journalistes qui ont été lâchement assassinés depuis 1993. Réagissant à l'annonce du président de la République d'engager une réforme de la loi portant sur le code de l'information de 1990, l'AJB a notamment estimé que «le strict respect des lois constituant la condition d'un état de droit, le maintien en toute rigueur de la loi en vigueur, peut être acceptable au préalable d'un respect scrupuleux de la lettre et surtout de l'esprit de celle-ci». De son côté, l'Association des journalistes et correspondants de Béjaïa (AJCB) a organisé, dans l'après-midi d'hier, une conférence-débat animée par maître Zehouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) autour du thème «Le journalisme et les droits de l'homme».
